Lors d'une réunion privée qui, le 10 juillet, a rassemblé quelque 80 personnes travaillant pour des organisations internationales néerlandaises, Stef Blok, ministre néerlandais des Affaires étrangères, a fait savoir que l'Union européenne ne serait pas en mesure d'assurer la répartition «égale» des migrants en Europe de l'Est, où les personnes de couleur sont «passées à tabac». La vidéo qui a immortalisé ce discours explosif a été par la suite divulguée et diffusée par les médias locaux.
«Donnez-moi un exemple d'une société multi-ethnique ou multiculturelle, dont la population autochtone est encore une composante et qui se caractérise par une cohabitation pacifique. Je n'en connais aucune», a déclaré Stef Blok.
Un participant à la réunion a donné l'exemple du Surinam, mais le ministre lui a rétorqué qu'il s'agissait d'«un État en échec». Stef Blok a évoqué l'exemple de Singapour, qui est «extrêmement sélectif en matière de migration» et ne permet pas l'entrée aux migrants pauvres.
Et de poursuivre:
«Promenez-vous dans n'importe quelle rue de Varsovie et de Prague. Il n'y a pas de personnes de couleur. Ces gens disparaissent en une semaine, ils sont passés à tabac. Ils n'ont pas de vie là-bas.»
Et de conclure:
«Je ne pense pas que nous réussirons à pousser un accord au niveau de l'Europe centrale et que chaque pays accueillera le même nombre de réfugiés. Les Européens de l'Est ne donneront jamais leur accord pour le faire.»
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères a fait remarquer que chaque société définissait elle-même les limites de l'accueil des migrants. Ainsi, d'après lui, c'est bien d'avoir une «boulangerie turque dans un coin», mais cela peut provoquer «des effets secondaires».
Stef Blok a répondu à ces critiques. Il a expliqué qu'il voulait «inciter les participants à la rencontre à un échange ouvert d'opinions» et «a eu recours aux exemples qui auraient pu être non pertinents dans des débats publics».