Des scientifiques ont déterminé la raison de l'augmentation de la puissance des ouragans dans l'Atlantique et dans l'océan Pacifique, les rendant plus redoutables pour les humains et l'environnement, lit-on dans un article publié dans la revue Nature.
«La principale conclusion de notre travail est que la vitesse de déplacement des cyclones tropicaux sur l'eau et la terre a diminué de 20% dans l'Atlantique, de 30% dans le nord-ouest du Pacifique et de 19% au large de l'Australie. Par conséquent, le niveau des précipitations a augmenté et les inondations sont devenues plus extrêmes. Tout cela représente un danger mortel pour les hommes», a déclaré James Kossin, du Centre météorologique et climatique de la NOAA à Madison, aux États-Unis.
Au cours des deux dernières années, les côtes américaines ont fréquemment été «bombardées» par des ouragans extrêmement puissants, entraînant d'énormes dégâts économiques dans les villes et villages côtiers du pays et causant de grosses difficultés aux populations de certains animaux rares.
M.Kossin a notamment découvert pourquoi les tempêtes tropicales et les inondations qui les accompagnent étaient devenues si destructrices au cours des dernières années en analysant la façon dont le réchauffement climatique et les phénomènes associés, y compris l'augmentation de la température de l'air et de l'eau, affectent le comportement typique des cyclones de l'Atlantique et du Pacifique.
Après avoir analysé les changements de directions des vents et des tempêtes dans différentes régions, le climatologue en est arrivé à la conclusion que cela était dû au réchauffement climatique.
Ses calculs montrent qu'une augmentation de la température de l'eau et de l'air a entraîné ce que les vents, qui «conduisent» les migrations des ouragans, se sont sensiblement affaiblis et ont commencé à se déplacer plus lentement qu'avant. En parallèle, les cyclones ont également ralenti.
Comme l'explique le climatologue, une diminution de 10% de la vitesse du mouvement de l'ouragan entraîne déjà des conséquences catastrophiques: le niveau habituel des précipitations est doublé et la probabilité d'une inondation augmente en conséquence.
Selon les prévisions de M.Kossin, la situation sera encore plus grave dans l'avenir. Comme en ce moment la température moyenne annuelle sur Terre n'est que de 0,5 degré plus élevée qu'au milieu du siècle dernier, à la fin de ce siècle, elle pourrait avoir augmenté de 1,5 à 3 degrés. En conséquence, les ouragans deviendront encore plus lents et vivront plus longtemps, ce qui les rendra encore plus destructeurs que ces dernières années.