La décision de Trump sur l'accord iranien n'ayant pas été soutenue par les partenaires européens et asiatiques des USA, il ne faut toutefois pas s'attendre à une hausse durable des cours pétroliers, écrit vendredi le quotidien Kommersant. D'autant que la réduction des fournitures pétrolières iraniennes sur le marché sera compensée par les livraisons de deux autres pays, dont les États-Unis.
Sur le marché spot, le baril de Brent a culminé à 79,21 dollars et le baril russe Urals a atteint 75,71 dollars. En deux jours, les cours ont grimpé entre 2,7% et 5%.
Même si la décision de Donald Trump n'était pas inattendue, la réaction à l'annonce officielle a été forte. «Les investisseurs ont certainement été influencés par la précision indiquant que «l'Iran sera frappé par des sanctions maximales» et que les pays qui soutiennent Téhéran dans l'élaboration de l'arme nucléaire seront également visés par ces sanctions», déclare Sofia Kirsanova, analyste chez Raiffeisen Capital. En cas de nouvelles sanctions contre Téhéran, les exportations d'hydrocarbures pourraient être les premières touchées, comme ce fut le cas il y a six ans.
En dépit des risques géopolitiques accrus au Moyen-Orient, les analystes ne s'attendent pas à une poursuite de la hausse des prix pétroliers.
Toutefois, même en cas de limitation des exportations, il ne faut pas s'attendre à un déficit du pétrole sur le marché. Le ministre saoudien de l'Énergie Khaled al-Faleh a promis mercredi d'empêcher la pénurie de pétrole sur le marché mondial si les USA adoptaient des sanctions contre l'Iran. Il ne faut pas oublier non plus l'augmentation de la production aux États-Unis, où l'on constate ces 11 dernières semaines une croissance continue de la production.
Durant cette période, la production a augmenté de 430.000 barils — jusqu'à 10,7 millions de barils par jour. Le nombre de puits aussi ne cesse d'augmenter, indiquant que dans les mois à venir la hausse de la production se maintiendra aux États-Unis. «Par conséquent, en cas de perte d'une partie des fournitures iraniennes elles pourraient être compensées par les USA, l'Arabie saoudite et d'autres membres de l'Opep+», conclut l'expert Vassili Karpounine.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.