Alors que le dirigeant nord-coréen s'est déclaré prêt à rencontrer le Président américain, Washington appelle toujours à accroître la pression sur Pyongyang, ce qui pourrait réduire à zéro les progrès dans la solution du problème nucléaire, estime le ministère russe des Affaires étrangères.
Les 3 et 4 mai derniers, les États-Unis ont organisé à Washington une rencontre d'experts au sujet de la réalisation des clauses «maritimes» des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu sur les sanctions contre la Corée du Nord, a rappelé le département de l'information et de la presse du ministère.
«Nous percevons ce "rassemblement" comme une nouvelle tentative des États-Unis et de leurs alliés de remplacer le mandat du Conseil de sécurité et du Comité 1718 [créé par la résolution 1718 des Nations unies, ndlr] par une interprétation à leur avantage et d'imposer leurs propres algorithmes d'application des décisions sur les sanctions», indique le commentaire.
«Nous ne comprenons pas non plus les appels incessants des États-Unis et consorts "à intensifier la pression sur la Corée du Nord" alors que Pyongyang se déclare prêt à un dialogue constructif en vue de résoudre le problème nucléaire de la péninsule coréenne. Une telle politique est absolument contre-productive et est capable de torpiller les progrès enregistrés dernièrement sur cet axe», a souligné le département.
Le ministère a fait remarquer que Moscou s'était déjà heurté «à de telles lubies» dans le cadre de l'Initiative de sécurité contre la prolifération des armes de destruction massive «que Washington tente de propager à l'application des décisions du Conseil de sécurité de l'Onu et du Comité 1718 en ce qui concerne l'interception des chargements qui n'ont rien à voir avec les armes de destruction massive».
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a récemment déclaré que sa rencontre historique avec le Président américain pourrait se transformer en pas en avant vers un développement positif de la situation sur la péninsule de Corée, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap qui se référait à un communiqué de l'Agence centrale de presse nord-coréenne. Mercredi, Kim Jong-un s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui a effectué les 8 et 9 mai son deuxième déplacement à Pyongyang. En se rendant en Corée du Nord, l'ancien directeur de la CIA avait pour but de poser les jalons du sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un. Il a indiqué que la date de cette rencontre avait été fixée, sans pour autant la préciser.