Vladimir Chapovalov, politologue russe, a commenté au micro de Sputnik la récente déclaration d'António Guterres, secrétaire général des Nations unies, qui avait annoncé aux journalistes que la «guerre froide était de retour» et ce, d'une manière «évidente».
«Les désaccords entre la Russie et les États-Unis sont sérieux. Néanmoins, à mon avis, les comparer à la guerre froide ne serait pas totalement correct. De plus, la fonction du secrétaire général de l'Onu réside dans l'adoucissement des conflits et dans la recherche de compromis. Ces déclarations de M. Guterres ne mènent pas à ces objectifs», a-t-il déclaré.
Selon lui, les réflexions d'António Guterres concernant le fait que la structure de l'Onu n'est pas efficace ainsi que le fait que certains pays abusent du droit de veto mènent aux tentatives de «légitimer l'hégémonie de la part des États-Unis» et donc de «priver les autres pays du droit de veto au Conseil de sécurité de l'Onu».
«Cette idée n'est pas productive et ne mènera pas à l'adoucissement du conflit. Il est évident que l'on a besoin d'un large dialogue ainsi que de la recherche de voies vers la sortie du conflit. Malheureusement, l'une des parties qui doit participer à ce dialogue, c'est-à-dire les États-Unis et leurs alliés, n'est prête ni au dialogue, ni au compromis», a-t-il poursuivi.
«L'Onu, tout comme chaque structure, doit être réformée. Il y a beaucoup de pays dont le poids dans la communauté internationale est sous-estimé du point de vue de leur position à l'Onu. Mais c'est un dialogue long et complexe qui doit être mené uniquement en prenant en considération les intérêts de tous les membres de l'organisation. La décision qui peut être prise doit être le résultat d'un accommodement», a-t-il annoncé.
«Pour l'instant, nous ne voyons que la volonté de la part de certains membres de l'Onu, en commençant par les États-Unis et en finissant par le dirigeant ukrainien Piotr Porochenko, de priver la Russie du droit de veto au Conseil de sécurité de l'Onu. Il est évident qu'une telle réforme est impossible par principe car la Russie est l'un des fondateurs de l'Onu, sur un même pied d'égalité avec les États-Unis. Il est étrange que l'un des fondateurs réclame de priver de droits un autre. Ce n'est pas une voie constructive et une telle réforme n'aura pas lieu», a-t-il conclu.
Le Président Trump insiste également sur une réforme de l'Onu. Selon les représentants de la Maison-Blanche, l'organisation gaspille de plus en plus d'argent, tout en devenant de moins en moins efficace.
Auparavant, Vladimir Poutine a également reconnu la nécessité d'une réforme de l'Onu. Le dirigeant russe a annoncé que les changements devaient être soutenus par la majorité des membres de la communauté internationale.