«La coordination sécuritaire entre la Tunisie et l'Algérie est quotidienne et doit servir d'exemple», a déclaré Khalifa Chibani, porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur dans un entretien, ce vendredi, à la chaine de télévision Al Mayadeen.
«La stabilité qui règne en Algérie a beaucoup profité à la Tunisie», a-t-il ajouté.
A propos du sort qui sera réservé à ces terroristes de Daech* dans le cas d'une arrestation lors de leur retour, Khalifa Chibani a affirmé que «son gouvernement réclame la mise en place d'une juridiction internationale pour les juger», tout en assurant que le groupe Jund El-Khilafa, le groupe radical actif en Tunisie sous la bannière de Daech*, «est aujourd'hui acculée et ne recrute plus dans les mosquées, mais désormais à travers la Toile».
Abordant la question de la prolifération de terroristes dans le Sahel, le responsable tunisien a expliqué que «la menace future viendra certainement de la région subsaharienne, notamment du Mali et du Niger».
L'Algérie, qui s'était opposée à l'intervention de l'Otan en Libye, avait initié, quelques années avant la naissance du G5S, un mécanisme similaire impliquant des pays de la région. Il s'agissait du CEMOC (Comité d'État-major opérationnel conjoint), lancé en avril 2010 et basé à Tamanrasset. Cette structure réunissait, théoriquement, les forces armées des pays sahéliens sous l'égide de l'Algérie. Selon Akram Kharief, consultant algérien dans la défense et la sécurité, si l'Algérie boude le G5 Sahel, c'est justement parce qu'elle considère: « Qu'elle est la véritable initiatrice du projet, avec le CEMOC. L'Algérie est très étonnée de voir que la France débarque [en août 2014, ndlr] avec le même projet dans ses cartons sans rien demander à l'Algérie. Elle considère que c'est une initiative parallèle qui dilue les efforts de la lutte contre le terrorisme», a déclaré Kharief dans un entretien avec Sputnik.
*Organisation terroriste interdite en Russie