L'ambassade russe soupçonne la «désinfection» de Salisbury destinée à détruire des preuves

© Sputnik . Alexeï Filippov / Accéder à la base multimédiaAmbassade de Russie à Londres
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L'intention des autorités britanniques de «désinfecter» la ville de Salisbury après l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal pourrait être une tentative de détruire des preuves, d'après la diplomatie russe.

La «désinfection» de la ville britannique de Salisbury pourrait être une tentative de détruire des preuves dans l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, a déclaré mardi l'ambassade de Russie au Royaume-Uni, dénonçant des incohérences de l’argumentation de Londres.

«Ces incohérences, qui sont visibles à l'œil nu, nous font penser que la désinfection, qui comprendra "l’incinération d'objets potentiellement infectés", est en fait un élément de la politique visant à détruire des preuves importantes et précieuses, si, bien sûr, il y a quelque chose à prouver. Nous l’avons déjà vu par exemple, dans le cas de la mort d'animaux de compagnie de Sergueï Skripal», a indiqué le représentant de l'ambassade.

Selon lui, si tant d’endroits de Salisbury ont été contaminés, et si l’agent toxique prétendument utilisé pour empoisonner les Skripal ne s’évapore pas, il n’est pas clair pourquoi seulement trois personnes ont été touchées — Sergueï et Ioulia Skripal et le policier Nick Bailey.

Début avril, le département britannique de l'Environnement, de l'alimentation et des affaires rurales (Department for Environment, Food and Rural Affairs ou DEFRA) a annoncé que des cochons d’Inde avaient été retrouvés morts de déshydratation dans la maison des Skripal bouclée par la police, aux côtés d’un chat qui se trouvait dans un tel état de détresse qu’un vétérinaire avait décidé de l’euthanasier. Les restes des animaux de compagnie ont été incinérés dans le laboratoire secret de Porton Down.

«Bref, une violation flagrante des normes du droit international par le Royaume-Uni est destinée à brouiller les pistes après une provocation mise en scène contre la Russie», a-t-il ajouté.

«Les autorités britanniques ne jugent toujours pas nécessaire d'informer officiellement la Russie du déroulement de l'enquête. Nous avons déjà déclaré à maintes reprises que cette approche non transparente et non constructive n'aidait pas à établir la vérité et induisait en erreur les sociétés britannique et russe», a poursuivi le diplomate.

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Le 4 mars dernier, l'ex-agent russe Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.

La chaîne de télévision britannique Sky News, qui se réfère au ministère britannique de l'Environnement et de l'Agriculture, a annoncé mardi que l'agent toxique qui aurait empoisonné les Skripal aurait pu être transporté au Royaume-Uni sous forme liquide.

Le diplomate russe a rappelé que Londres avait déjà publié plusieurs «hypothèses» concernant la forme de l'agent toxique. Le journal The Mail on Sunday avait précédemment écrit que la substance aurait pu être utilisée sous forme de gel. Cette substance gélifiée aurait été prétendument retrouvée sur la poignée de la porte de la maison des Skripal.

Selon une autre hypothèse, l'agent toxique aurait été dispersé par le système de ventilation de l'automobile des Skripal.

«Il faut noter que les structures officielles britanniques n'ont jamais publié aucune confirmation ou démenti. Quelle hypothèse pour demain?», s'est demandé le diplomate.

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La Russie a toujours démenti les allégations de Londres. Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down ont reconnu ne pas être en mesure d'établir le pays d'où provenait l'agent innervant utilisé dans cette tentative d'assassinat. Le gouvernement russe a demandé à Londres à plusieurs reprises de lui permettre de participer à cette enquête.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé samedi qu'un laboratoire indépendant situé en Suisse avait analysé les échantillons recueillis par l'OIAC à Salisbury et y avait détecté des traces de l'agent toxique connu comme le BZ. Sa formule faisait partie de l'arsenal de l'armée américaine, britannique ainsi que ceux d'autres pays de l'Otan.

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