En appelant des #migrants à profaner la Basilique Saint-Denis, nécropole de nos rois, "La France Insoumise" et l’extrême-gauche démontrent que, dans leur folie immigrationniste, ils sont prêts à piétiner notre civilisation et à profaner un lieu de culte historique. Indigne. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 19 марта 2018 г.
À l'instar de nombre de dirigeants politiques du FN et de quelques personnalités politiques LR, Marine Le Pen a réagi sur Tweeter pour condamner l'implication du député de La France Insoumise (LFI) dans l'action de militants pro-migrants, qui ont investi la Basilique Saint-Denis dimanche 18 mars. Si le terme de «profanation» a été largement repris pour qualifier l'irruption sauvage dans cet édifice multiséculaire, il convient tout d'abord de revenir sur les faits.
«Pourquoi Saint-Denis? Parce que dans la ville, il y a un grand nombre de sans-papiers. Notre association est une association extrêmement importante et donc, il s'agit de marquer dans la ville.
Deuxièmement, dans cette ville, il y a des éléments de solidarité qui viennent de plusieurs endroits, en particulier chez les catholiques, et pas que, d'autres endroits.»
Mais alors pourquoi manifester dans la Basilique Saint-Denis?
«Tout simplement parce qu'il existe une histoire dans ce pays où l'Église a accueilli souvent, très souvent, les gens le plus en difficulté pour leur permettre de pouvoir souffler, de pouvoir s'exprimer. Cela fait partie de l'histoire de notre pays. Et donc cela n'est pas gênant que des sans-papiers et que des gens qui sont en très grande difficulté puissent rentrer dans une église pour être accueillis et pour pouvoir donner leur situation.»
À l'instar de Pierre Garelli, le délégué à la communication du diocèse de Saint-Denis, Bruno Rastoin dresse un constat similaire:
«La Basilique cathédrale Saint-Denis est devenue un lieu emblématique de la lutte des sans-papiers depuis une occupation qui a fait date en 2002. L'occupation de dimanche explique le lieu.»
La manifestation a donc eu lieu dans une église et comme c'est un bâtiment public, sous la tutelle de l'État, les forces de l'ordre sont donc intervenues, comme le relate Pierre Garelli:
«Nous sommes rentrés, on était environ 150 et nous y sommes restés un petit moment à dire nos mots d'ordre sur: régulariser, meilleur accueil dans les préfectures, etc. Et au bout de 15, 20, 30 minutes, la police est arrivée.»
Pierre Garelli, qui conteste mollement la version qui prétend que lui ou ses camarades ont empêché la police de rentrer dans l'édifice, ajoute:
«On a essayé de discuter. Il y a eu une bousculade, j'allais tomber et je me suis accroché à un policier qui m'a ensuite mis par terre. Il m'a menotté. […] Je n'ai pas été frappé ni blessé. Mais il y a eu deux personnes qui ont été assez gravement blessées puisqu'elles ont dû aller aux urgences à la clinique de l'Estrée. Et plusieurs autres personnes ont reçu gaz lacrymogène, coups de matraque et même des coups de pieds par la police.»
Des vidéos confirment les moyens utilisés par les forces de l'ordre pour faire déguerpir les militants. La police a donc appréhendé Pierre Garelli et seulement Pierre Garelli alors que rappelons-le, des dizaines de personnes hors-la-loi étaient bien présentes dans la Basilique.
«Oui, le député Éric Coquerel était présent et lors de mon arrestation, il est resté avec les soutiens qui était en dehors du commissariat et qui m'attendaient donc il est resté avec eux pendant un bon moment et il est intervenu auprès du préfet, auprès du commissaire, pour essayer de me faire sortir.»
Si le diocèse, qui était averti d'après Pierre Garelli, n'a toujours pas officiellement condamné la manifestation dans la Basilique, le soutien de Bally Bagayoko à l'événement explique peut-être pourquoi la mairie, qui a été contactée par Sputnik, n'a pas non plus souhaité réagir.
La présence d'élus et particulièrement celle d'Éric Coquerel, ancien professionnel de la communication, a alimenté les dénonciations et les critiques comme le souligne le tweet ci-dessus. Peu connu pour ses prises de position en faveur de l'Église, Éric Coquerel n'a pourtant pas hésité à se draper dans les propos du Pape pour répondre à Marine Le Pen:
J’assume d’avoir soutenu cette occupation sans irrespect ni violence de sans-papiers qui ont rappelé symboliquement qu’une église était du côté du droit d’asile et des plus démunis. Et votre idée de profanation de la « nécropole de nos rois » @MLP_officiel c’est du pur Maurras https://t.co/YVwnFrwy7L
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 19 марта 2018 г.
Et pour terminer sur une note charitable je citerai le Pape François à tous les fachos et racistes de service: «Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque accueilli ou rejeté » @Pontifex_fr https://t.co/YVwnFrwy7L
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 19 марта 2018 г.
Ainsi, pour ce député LFI, l'Église est du côté du droit d'asile. Si en effet, l'institution ecclésiale s'est toujours prononcée —et ce de manière encore plus soutenue avec le Pape François- en faveur de l'accueil des immigrés, en aucun cas, elle ne peut accepter des coups politico-médiatiques, qui sont un manque de respect comme le souligne le très médiatique curé de Saint-Cyr-l'École:
Effectivement @ericcoquerel, à l’appel du Pape l’Eglise fait beaucoup pour l’accueil des migrants. Elle n’instrumentalise pas leur misère pour faire des « coups politiques / médiatiques ». Raison de plus pour respecter nos églises ouvertes à tous, pour prier et non manifester. pic.twitter.com/iqsxui0DrH
— Abbé Grosjean ن (@abbegrosjean) 20 марта 2018 г.
Pour autant, Pierre Garelli nie l'utilisation du terme manifestation pour son action dans la Basilique Saint-Denis:
«On n'a pas manifesté, on est simplement rentré dans la Basilique. […] Oui il y avait des banderoles, un mégaphone à l'intérieur, etc., mais nous n'avons pas manifesté sur la voie publique.»
Si l'organisateur semble jouer sur les mots, il rejette totalement les critiques qui dénonceraient la «profanation», la «violation», le «saccage», etc. Rappelons, tout d'abord, que d'après le représentant des migrants, il n'y aurait eu «aucune dégradation», des propos confirmés par le représentant du diocèse.
Mais alors, il y a-t-il eu profanation?
Si Pierre Garelli justifie ses agissements ainsi:
«Il y a aussi des chants dans les églises et que les sans-papiers chantent aussi, il n'y a rien pour moi d'inconvenant, même de déployer une banderole. On exprime comme on peut sa douleur, on exprime comme on peut sa volonté de transformer une situation. Et dans une église, oui, on le montre, c'est tout simple.»
Un prêtre qui a souhaité rester dans l'anonymat répond à cette interrogation:
«Une profanation? Non, pas vraiment. Au sens propre, il faudrait qu'ils se soient attaqués au tabernacle, souillé l'église, les tombeaux ou porté atteinte réellement au caractère catholique ou aux choses sacrées, par leurs paroles ou par leurs actes. […] Là, on est dans une occupation ou une manifestation qui n'est pas en adéquation avec le caractère sacré du lieu voué au culte.»