Ainsi, comme l'indique Bloomberg News, la Commission fédérale américaine du Commerce (FTC), l'agence chargée de la protection des consommateurs, est prête à ouvrir une enquête pour déterminer si Facebook a autorisé Cambridge Analytica à recevoir des données d'utilisateurs en violation de ses règles. À leur tour, les autorités chargées de la protection des données dans les pays de l'UE ont l'intention de demander des «clarifications» à Facebook.
Selon le lanceur d'alerte Edward Snowden, le temps est venu d'appeler les choses par leur nom.
«Avant, les sociétés qui faisaient de l'argent grâce à la collecte et la vente des dossiers détaillés sur la vie privée des gens portaient le nom de "compagnies de surveillance". Leur requalification en "réseaux sociaux", c'est la supercherie la plus réussie depuis le jour où le Département de la Guerre est devenu le Département de la Défense», a-t-il écrit sur son compte Tweeter.
Businesses that make money by collecting and selling detailed records of private lives were once plainly described as "surveillance companies." Their rebranding as "social media" is the most successful deception since the Department of War became the Department of Defense.
— Edward Snowden (@Snowden) 17 марта 2018 г.
Ce scandale a été déclenché ce week-end par les révélations des médias américains, dont The New York Times. Selon ceux-ci, Facebook aurait tardé à suspendre une application qui permettait à une entreprise de la campagne électorale de Donald Trump de collecter et d'utiliser les données de plus de 50 millions d'utilisateurs du réseau social.
Les employés de Facebook, Joseph Chancellor et Aleksandr Kogan, sont les créateurs de Global Science Research, qui a fourni des données à la société Cambridge Analytica, qui, à son tour, était étroitement lié au quartier général de campagne de Donald Trump.
Cette entreprise a utilisé une appli Facebook, nommé «thisisyourdigitallife», dans le but de cibler les utilisateurs de Facebook inscrits sur les listes électorales américaines sous la forme d'un questionnaire. Mais plus qu'une simple question, l'application recueillait également les données personnelles des personnes enregistrées sur leur compte Facebook, dont les contacts grâce à une fonctionnalité que Facebook a depuis désactivée.
Ainsi, les informations personnelles recueillies ont été utilisées pour cibler au mieux les campagnes de l'actuel président des États-Unis durant l'élection présidentielle. Les données de 30 millions d'utilisateurs selon The New York Times et de 50 millions selon The Guardian auraient été récupérées.