Depuis sa rénovation en 2015, le Musée de l'Homme a fait peau neuve et s'est doté de nombreuses activités nouvelles. Parmi elles, le mur des langues, qui est au cœur d'une polémique entre Russes et Ukrainiens.
La polémique trouve son origine dans le fait que la personne qui lit le texte explicatif sur la langue russe est une chercheuse d'origine ukrainienne. En effet, c'est Tatiana Fougal, ethnologue russo-ukrainienne du Musée de l'Homme, qui a accepté de prêter sa voix pour lire le texte de présentation de la langue russe.
Elle y explique que, dans son enfance à Nikolaïev, dans le sud de l'Ukraine, le russe était ultra-dominant par rapport à l'ukrainien, considéré à l'époque comme une langue de «va-nu-pieds», selon elle.
L'ambassade de Russie a donc décidé d'adresser une réclamation au Musée de l'Homme, argumentant que la langue russe est présentée comme une langue de domination, alors que la réalité historique fait du russe la langue principale dans les provinces orientales et septentrionales de l'Ukraine.
Si Mme Fougal admet volontiers avoir un positionnement politique clair, elle dément en revanche toute implication politique sur cette polémique. Interrogée à ce sujet, elle a affirmé avoir dans un premier temps refusé de prêter sa voix, par souci de neutralité.
Elle explique ensuite qu'elle a fini par accepter sous l'insistance du responsable de l'œuvre, mais que son message n'est absolument pas politique et qu'il consiste uniquement à raconter son vécu dans une ville partagée entre ukrainophones et russophones.