Au cours de ces dernières années, des spécialistes en neurophysiologie, en biologie et en psychologie ont découvert de nombreuses pistes laissant présager que les préférences sociales et personnelles de l'individu sont étroitement liées au fonctionnement de ses sens et de son évolution par le passé.
Ayant comparé la réaction des participants à l'expérience à différentes odeurs, notamment la transpiration, avec leurs visions politiques, les scientifiques ont établi un lien intéressant: plus les bénévoles étaient sensibles aux odeurs désagréables du corps et plus ils étaient effrayés par les bactéries et les virus, plus ils étaient favorables aux dirigeants autoritaires et aux régimes dictatoriaux.
«Nous avons découvert un lien très net entre la réaction prononcée des gens aux odeurs et leur envie d'avoir un dirigeant fort ou même un dictateur, capable d'étouffer des manifestations radicales et d'assurer la stabilité sociale. Dans de telles sociétés, les contacts entre les différents groupes sociaux diminuent, ce qui en théorie devrait protéger ses membres de la propagation des maladies», explique Jonas Olofsson, spécialiste de l'Université de Stockholm.
«Nous ne disons pas nécessairement que ces préférences, prédéterminées au niveau biologique, ne peuvent être changées. Les dernières expériences et les observations montrent que des contacts entre libéraux et partisans de l'autoritarisme conduisent à ce que leurs positions changent lorsqu'ils apprennent quelque chose de nouveau», a-t-il conclu.
A l'avenir, les scientifiques envisagent d'étudier d'une manière plus approfondie ces réactions afin de comprendre quelles odeurs pourraient pousser un individu à avoir une attitude négative envers les porteurs d'idées différentes et s'il serait capable de changer son point de vue.