La situation à Afrine retient à présent l'attention générale et les discussions vont bon train sur l'entrée éventuelle de troupes gouvernementales syriennes dans la ville, a indiqué le journaliste turc Bora Bayraktar, spécialiste des problèmes du Proche-Orient, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Hier, on a appris qu'un petit groupe de miliciens était arrivé à Afrine, brandissant des drapeaux syriens. On observe des tentatives pour arrêter les affrontements, les positions de résistance du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK, considéré comme terroriste en Turquie, ndlr] étant progressivement brisées», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que Damas était visiblement préoccupé par la progression de troupes turques vers Afrine de tous les côtés.
«Si l'armée turque gagne Afrine et y regroupe toutes ses troupes, cela permettra à l'opposition syrienne de poursuivre son existence et son action sur le territoire de la Syrie», a expliqué l'expert.
Selon ce dernier, des tentatives sont entreprises pour persuader la Turquie d'établir des contacts avec le gouvernement de Bachar al-Assad.
«La situation autour d'Afrine montre que la Russie cherche à pousser au dialogue la Turquie et la Syrie. Moscou veut mettre fin au problème qui les oppose. En effet, si les relations entre Ankara et Damas se normalisent, l'opération prendra une toute autre tournure», a estimé M. Bayraktar.
L'armée turque mène depuis le 20 janvier l'opération Rameau d'olivier contre les Kurdes à Afrine, dans le nord de la Syrie. Cette région est contrôlée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) que la Turquie considère comme terroristes.
Damas a condamné les actions turques à Afrine, tout en soulignant que la région faisait partie intégrante de la Syrie. Moscou a pour sa part appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter l'intégrité territoriale de la Syrie.