Sur les points négatifs dans les relations avec les USA
«Honnêtement, je suis complètement indifférent par rapport à ce qui se passe aujourd'hui autour de ce "rapport Kremlin", ainsi qu'à tout le reste lié à ce qu'on appelle le "dossier russe" à Washington. Le rapport et les listes mentionnées sont ridicules. Il était possible de les constituer en une demi-heure. Je suis du même avis que l'ex-Ambassadeur des USA à Moscou Michael McFaul, qui a déclaré que son expert aurait pu imprimer en une demi-heure les annuaires téléphoniques du gouvernement russe et de l'Appareil présidentiel, et relever les noms russes du classement Forbes. Au début, j'avais une sensation très lourde quand tout cela a commencé. Je n'en croyais pas mes yeux ni mes oreilles étant donné que je connaissais personnellement et que je communiquais avec de nombreux responsables de l'administration et du Congrès à Washington. Ce sont des gens assez sérieux, intelligents et responsables. Il était effarant pour moi que cette psychose les ait privés de toute once de raison», a déclaré le ministre russe, selon le quotidien Kommersant.
Sur les points positifs dans les relations avec les USA
«Seule exception positive: le travail professionnel qui avance très bien sur la garantie des annexes au Traité de réduction des armes stratégiques. Le 5 février 2018, nous devions certifier la mise en œuvre de ce Traité par les deux pays. Cette certification a eu lieu. Sachant que les parties ont exprimé leur disposition réciproque à poursuivre les consultations professionnelles et techniques afin d'élucider les questions qui surviennent sur telle ou telle partie du Traité.
Il y a encore d'autres exemples. Nous travaillons bien en Syrie au niveau de nos militaires pour la prévention des incidents imprévus et non prémédités. Mais pas seulement. Il y a également des signes qui indiquent que les USA, comprenant la situation réelle en Syrie, sont prêts à entendre et à essayer de tenir compte des approches que nous promouvons dans le cadre du travail que nous menons sur invitation du gouvernement légitime syrien. Il y a aussi un contact sur les problèmes syriens, sur les problèmes de la région au niveau des ministères des Affaires étrangères», a poursuivi Sergueï Lavrov.
Ce dernier a également mentionné la dynamique positive des négociations sur le conflit en Ukraine. «D'ailleurs, je suis satisfait de l'établissement d'un contact entre les représentants de la Russie et des USA pour l'Ukraine au format Kurt Volker-Vladislav Sourkov, qui se sont rencontrés une nouvelle fois récemment. Je dirais que le résultat n'est pas désespéré. Ils sont convenus de poursuivre ces conversations.»
Sur la révision de l'accord nucléaire iranien
«Ils (USA) ne renoncent pas mais exigent plutôt de revoir cet accord (Plan d'action global commun), ce qui est absolument infaisable en soi. Mais les USA se sont fixé cet objectif et ont exigé des participants européens à l'accord, à savoir le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, à coopérer avec Washington sur ce dossier. Les Américains ont un proverbe — ne répare pas si ce n'est pas cassé. En réalité cet accord n'est pas du tout "cassé", il est très efficace. Mais on cherche à le réparer, et avec de réparer on cherche à le casser. C'est mal.»
Sur le programme nucléaire nord-coréen
Selon Sergueï Lavrov, la pression des autorités américaines sur l'Iran pourrait affecter négativement le règlement des problèmes avec un autre pays considéré comme agressif par Washington: la Corée du Nord.
«Aujourd'hui, les USA exigent la même chose de la Corée du Nord: stopper son programme nucléaire militaire en échange de garanties de sécurité et de la levée des sanctions. Mais si l'accord conclu avec l'Iran, qui est exactement le même, était aujourd'hui brisé et mis en échec par les USA, alors les autorités nord-coréennes feraient certainement le parallèle», a expliqué le ministre russe.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.