L'Irak nettoie le chemin jusqu'en Iran pour garantir les fournitures pétrolières

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Les militaires irakiens préparent une opération pour nettoyer le territoire situé à proximité de la frontière iranienne afin d'y garantir la sécurité du transport de pétrole en provenance de Kirkouk.

Ces livraisons auraient dû commencer avant fin janvier mais les autorités invoquent des raisons techniques pour expliquer le retard actuel, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Les médias irakiens pensent que ce délai est plutôt lié aux problèmes de sécurité dans la zone frontalière. En effet, des vestiges du groupe terroriste Daech persistent sur ce territoire, où sévit également le nouveau groupuscule «Drapeaux blancs». Pour Bagdad, prouver la sûreté de cet itinéraire est une question de principe.

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L'Irak et l'Iran ont signé le 10 décembre 2017 un accord sur les fournitures de pétrole de Kirkouk à la raffinerie iranienne de Kermanshah. Il est prévu de transporter d'abord 30.000 barils par jour avec des camions-citernes, puis la quantité journalière devrait augmenter jusqu'à 60.000 barils. Pour l'instant, l'accord est en vigueur pour un an. On parle également de la construction d'un oléoduc entre Kirkouk et l'Iran, qui pourrait faire concurrence à l'itinéraire pétrolier traditionnel de cette région jusqu'au port turc de Ceyhan.

L'oléoduc Kirkouk-Ceyhan, d'une capacité de 1,6 million de barils par jour, était resté inactif depuis 2014 quand Kirkouk s'était retrouvée sous le contrôle du gouvernement du Kurdistan irakien. Les Kurdes envoyaient également du pétrole à Ceyhan, mais via un oléoduc passant par leur territoire.

En octobre 2017, Kirkouk est revenue sous le contrôle de Bagdad après une opération surprise de l'armée irakienne contre les unités kurdes. L'opération s'est déroulée quelques semaines après le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien et a été planifiée sans la participation du Corps iranien des gardes de la révolution islamique.

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Les experts du journal Al-Monitor supposent que l'itinéraire iranien constitue un paiement à Téhéran pour sa participation à l'opération pour reprendre Kirkouk, et, s'il s'avérait efficace, l'oléoduc Kirkouk-Ceyhan pourrait devenir non opérationnel —ce qui ne réjouirait pas Ankara dont l'influence sur les événements en Irak s'était déjà fortement réduite. Le nouvel itinéraire pourrait modifier non seulement les relations de Bagdad avec Ankara et Téhéran, mais également affecter la disposition des forces au Kurdistan irakien, notent les experts. Jusqu'à présent, le Parti démocratique du Kurdistan dirigé par l'ancien chef du Kurdistan irakien Massoud Barzani contrôlait toutes les exportations pétrolières et dominait la vie politique de la région. L'Union patriotique du Kurdistan (UPK), fondée par l'ex-président irakien récemment décédé Jalal Talabani, jouait un rôle auxiliaire. Une partie de la direction de l'UPK, dont le fils de Jalal Talabani, Bafel, a joué un rôle dans le retour de Kirkouk sous le contrôle de Bagdad. Le nouvel itinéraire pétrolier passera à proximité des régions contrôlées par l'UPK.

Peu de temps avant la signature de l'accord avec l'Iran, le ministère irakien du Pétrole a annoncé la construction d'un nouvel oléoduc Kirkouk-Ceyhan parallèle à l'ancien itinéraire turc. Bagdad se réserve le droit de choisir avec qui il coopérera et n'a pas l'intention de dépendre d'un seul voisin.

Tant que la construction de l'oléoduc n'en est qu'à l'état de projet, la tâche prioritaire pour Bagdad consiste à assurer la sécurité des itinéraires de fourniture de pétrole. En dépit de la proximité avec l'UPK, la région proche de la frontière iranienne n'est pas sûre. Les habitants se plaignent de l'activité de Daech, ainsi que du nouveau groupuscule baptisé «Drapeaux blancs» dont on a appris l'existence en décembre immédiatement après l'annonce de la victoire contre Daech par le premier ministre irakien Haïder al-Abadi. Selon les médias arabes, ce groupe ne dépasse pas 2.000 hommes. Peu d'informations sont disponibles sur ses membres. Après la reprise du contrôle sur Kirkouk, les autorités irakiennes ont découvert un réseau d'oléoducs souterrains. Bagdad devra donc encore prouver qu'il est capable d'assurer la sécurité sur les territoires reconquis.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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