Au bout de cinq jours de mobilisation des surveillants de prison, réclamant plus de sécurité après l'agression de trois gardiens par un détenu djihadiste dans une prison du Pas-de-Calais, les tensions persistent toujours dans la maison d'arrêt de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Cédric Boualier, le secrétaire local Force Ouvrière pour le pénitencier de Fresnes, se livre à Sputnik pour expliquer leurs motifs et décrire leurs conditions de travail.
«Cela fait cinq jours qu'on est sur le terrain. On a l'impression que le gouvernement ne nous écoute pas, ne nous entend pas. Donc, nous continuons à travailler dans des conditions qui sont particulièrement déplorables. Les personnes du pénitencier sont livrées à elles-mêmes sur les coursives. Un établissement comme Fresnes, c'est 200-300% de taux d'occupation. Donc, un seul surveillant qui doit gérer environ 130 détenus quand on a un effectif assez correct. Pour certains étages, il y a deux surveillants, mais ça ne suffit pas parce qu'à côté de ça, on a énormément de missions qui viennent se griffer à tout cela: l'observation, le renseignement. On n'a pas le temps de travailler correctement», déplore-t-il.
📸 #SputnikPhotos #Fresnes: des gardiens enflamment des barrages
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De plus, comme l'indique M. Boualier, les établissements comme celui de Fresnes n'ont pas connu de restructuration depuis de nombreuses années, ce qui affaiblit encore plus la sécurité, déjà insuffisante.
«L'exemple que je vous donne, même pas il y a 12 heures, c'est un détenu qui a essayé de s'évader cette nuit en creusant sa cellule, donc il a été retrouvé dans les zones à l'extérieur de la cellule. Heureusement, les collègues au mirador ont été attentifs et vigilants, donc cela a permis d'appréhender cette personne détenue qui essayait de s'évader. […] Si cela s'est produit hier, cela se peut se reproduire dans l'avenir.»
📸 #SputnikPhotos #Fresnes: prison bloquée. 5ème journée d'action des gardiens.
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D'après lui, le personnel des centres pénitenciers ne cherche qu'à se faire entendre par le gouvernement pour que les autorités viennent leur apporter leur soutien, y compris financier.
«En tant que personnel pénitentiaire nous sommes quand même représentants de l'État, dépositaires de l'autorité publique, donc on est confrontés à la même clientèle qu'eux [la police, NDLR], sauf qu'eux ils ont les moyens. Ils ont la matraque, ils ont les pistolets électriques, nous, on a même pas de serflex en détention. Donc, on réclame des moyens, on réclame des tazers dans les détentions, on réclame des chiens d'intervention au sein de nos détentions. On réclame réellement des moyens pour pouvoir travailler correctement en établissement pénitencier», a-t-il conclu.