Kim Tae-young, qui occupait à l'époque le poste de ministre de la Défense et a personnellement participé à la mise au point de l'accord, a reconnu les faits, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Le scandale autour de la coopération militaire entre la Corée du Sud et les EAU a refait surface il y a quelques semaines quand il s'est avéré que le ministre de la Défense puis le conseiller du président sud-coréen s'étaient rendus en novembre et en décembre dans ce pays. Le gouvernement sud-coréen s'était refusé à dévoiler les raisons de ces voyages, se limitant à des phrases floues.
L'investigation des journalistes et des députés a permis de découvrir qu'entre 2009 et 2016 Séoul et Abou Dabi avaient conclu cinq ou six accords de coopération militaire. En 2011, une unité spéciale sud-coréenne, Akh Unit, a été implantée aux Émirats arabes unis. En échange, Séoul a obtenu des contrats pour la construction et l'entretien des centrales nucléaires aux EAU. Jusqu'ici, Séoul s'était efforcé de cacher ces transactions parce qu'Abou Dabi insistait sur leur confidentialité.
«J'avais dit à l'époque que j'assumais toute la responsabilité de la signature de cet accord… Dans le même temps, nous voulions vraiment obtenir ce contrat pour la construction de centrales nucléaires aux EAU mais il était évident que notre parlement ne ratifierait pas un accord d'aide militaire et d'envoi de troupes aux Émirats», a déclaré Kim Tae-young. A cause de cette réaction prévisible du parlement et de l'éventuelle protestation du public, c'est lui qui avait insisté pour tenir au secret l'entente sur une aide militaire automatique de la Corée du Sud aux EAU en cas de guerre, ce qui a permis de ne pas les dévoiler aux députés.
Kim Tae-young a souligné que cette idée d'introduire des clauses secrètes à l'accord était la sienne, et que le président Lee Myung-bak n'en savait rien.
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