Départ des militaires français de Centrafrique: "un fait positif" symbole d’"un changement radical"

© AFP 2023 PATRICK FORT Women walk past a French soldier, part of Operation Sangaris, on patrol in the 6th district of the capital Bangui, on May 20, 2015.
Women walk past a French soldier, part of Operation Sangaris, on patrol in the 6th district of the capital Bangui, on May 20, 2015. - Sputnik Afrique, 1920, 13.10.2022
S'abonner
Sylvain Nguema, un expert militaire centrafricain, est revenu au micro de Sputnik sur le départ prochain de RCA des militaires français qui y étaient présents sans discontinuer depuis 1960.
La République Centrafricaine va bientôt fêter la nouvelle année sans militaires français. Ces derniers, présents depuis l’indépendance du pays en 1960, partiront en décembre prochain. Pour Sylvain Nguema, expert militaire centrafricain, la présence militaire des Français depuis tout ce temps était clairement un avantage sur la scène internationale pour la France.
"La mission actuelle de l’Onu repose également sur un contingent militaire français. Les Français sont considérés comme des experts de la RCA, c’est donc pour cette raison que Paris a depuis longtemps la possibilité de faire passer facilement les décisions de l'Onu sur la RCA qui sont favorables à l’Élysée. Par exemple, la prolongation de l’embargo sur les armes. Ce qui a rendu la situation sécuritaire en RCA complètement inchangeable", explique au micro de Sputnik M.Nguema.
Il rappelle que l’année dernière, le gouvernement français a décidé de cesser toute aide financière et militaire à la RCA face à un climat d indépendance et d’autonomie croissante de la république. Or, suite à la suppression du détachement d’appui opérationnel, un petit groupe de militaires est resté dans le cadre de la mission MISLOG-B, basée à l’aéroport de Bangui M’Poko.
"Le statut de la mission a été remis en question par les experts. Des représentants français ont affirmé qu'il s'agissait d'une mission civile, mais c'est l'armée française qui s'est chargée de la mission. Il y a des raisons de croire qu'ils étaient impliqués dans certaines activités ambiguës. L'ambassade nie tout évidemment, mais par contre nos douaniers et nos gendarmes ont retenu des cargaisons suspectes et des membres de la mission française dans des endroits où ils n'étaient pas censés être. Par conséquent, en RCA nous considérons généralement le retrait du contingent français comme un fait positif. Nous devons comprendre que le pays a connu un changement radical au cours des dernières années parce qu'auparavant, il y a 5 à 10 ans, la RCA n'avait pas d'armée nationale, pas d'armes, pas de personnel compétent", détaille l’analyste.

130 hommes sur le départ

Il souligne encore que la coopération avec différents pays, dont la Russie, a permis à la RCA de se doter d’une armée régulière prête au combat. Pour M.Nguema, cela montre la maturation de l’État et il assure que maintenant, en tant que jeune nation, les Centrafricains sont prêts à vivre seuls et qu’ils s’attendent à être respectés par les autres pays.
Actuellement, il ne reste plus que 130 militaires français en République centrafricaine. L'ambassadeur de France à Bangui a récemment confirmé au ministère centrafricain de la Défense que les derniers hommes présents à l’aéroport de Bangui M’Poko pour la mission MISLOG-B quitteraient le pays en décembre prochain. Leurs activités étaient réduites depuis la suppression du détachement d’appui en juillet 2021.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала