Gaz russe: Bruxelles mise sur la "sobriété énergétique", ignore-t-il la réalité?

© Sputnik . Alexeï VitvitskiUn panneau d'information du gazoduc Nord Stream 2 à Lubmin, en Allemagne
Un panneau d'information du gazoduc Nord Stream 2 à Lubmin, en Allemagne - Sputnik Afrique, 1920, 21.07.2022
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Après une pause technique, le gaz russe coule de nouveau vers l’Europe, mais son débit futur dépendra de plusieurs facteurs économiques et politiques. Bruxelles et Paris misent sur un "plan de sobriété énergétique" mais sur fond de chaleur extrême sur le Vieux Continent la consommation ne cesse d’augmenter.
Ce 21 juillet, le gazoduc Nord Stream 1 qui, au fond de la mer Baltique, assure la livraison du carburant bleu russe en Europe, a repris ses opérations après dix jours d’entretien annuel. Les flux de gaz se montent à 40% de la capacité du gazoduc. Il s’agit de 67 millions de mètres cubes par jour.
Le Nord Stream pompe ce volume depuis mi-juin, la réduction étant liée à l’absence d’une turbine en maintenance au Canada. Invoquant les sanctions antirusses, Ottawa a voulu confisquer la machine, mais à la demande de Berlin, a finalement donné le feu vert à son retour en Allemagne. Moscou a déjà prévenu que, compte tenu de travaux d’entretien d’une deuxième turbine fin juillet, tous ces problèmes techniques pourraient mener à une nouvelle réduction des flux de gaz journaliers jusqu’à 30 millions de mètres cubes.
"Toutes les difficultés technologiques qui y sont associées découlent des restrictions imposées par les États européens eux-mêmes. Plus précisément, pas les États, mais l’Union européenne. Ce sont ces restrictions qui ne permettent pas la réparation de l’équipement, y compris les turbines qui fonctionnent aux stations de compression. Et ce sont ces restrictions qui conduisent au fait que certaines unités ne peuvent actuellement pas recevoir le service nécessaire", a commenté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

L’Europe se prépare à des économies d’énergie

Dans la peur que la Russie soit capable de couper le robinet pour de bon, l’UE a invité le 20 juillet ses membres à diminuer de 15% la demande de gaz à court terme, avec la possibilité de rendre cet objectif contraignant en cas d'urgence. L’initiative est déjà mal accueillie par certains pays comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce.
Plus tôt, en France, Emmanuel Macron avait annoncé le 14 juillet que le pays préparait un "plan de sobriété" énergétique pour faire face au risque de pénurie liée, selon lui, au conflit en Ukraine. Le chef de l’État français appelle à "rentrer collectivement dans une logique de sobriété" énergétique.
Selon Les Echos, le projet de loi sur le pouvoir d’achat comporte un volet "souveraineté énergétique" qui attribue des pouvoirs sans précédent à l'État pour faire fonctionner les infrastructures gazières françaises comme Paris le jugera indispensable cet hiver.
Pour l’instant, la réalité climatique dicte d’autres priorités. Les vagues de chaleur record qui gagnent cet été plusieurs parties de l’Europe, y compris la France, font bondir la consommation d’énergie. Ce phénomène n’est malheureusement qu’un "avant-goût de l’avenir", quand ces canicules risquent de devenir plus fréquentes, intenses et précoces, alerte l’Onu.
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