Sahara Occidental: Antony Blinken réaffirme l’attachement de Washington au plan d’autonomie marocain

© AP Photo / Sarah SilbigerNasser Bourita s’est entretenu lundi 22 novembre 2021, à Washington, avec Antony Blinken
Nasser Bourita s’est entretenu lundi 22 novembre 2021, à Washington, avec Antony Blinken - Sputnik Afrique, 1920, 24.11.2021
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Près d’un an après la décision de Donald Trump de reconnaître la "marocanité du Sahara", Nasser Bourita a été reçu par le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, pour aborder plusieurs dossiers stratégiques, dont celui du Sahara occidental et des relations avec Israël.
À quelques semaines de la célébration de l’anniversaire de la déclaration conjointe trilatérale (entre Rabat-Tel-Aviv et Washington), comportant une reconnaissance américaine du "Sahara marocain" (appellation officielle au Maroc, ndlr) et une normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita s’est entretenu lundi 22 novembre, à Washington, avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.
Cette rencontre a permis dans un premier temps, de mettre en avant les "longues relations solides" qui lient les deux pays, et leur volonté d’approfondir davantage ce partenariat, notamment à travers la coopération militaire. Cette rencontre a été également l’occasion d’aborder les sujets du rétablissement des relations entre le Maroc et Israël et du Sahara occidental.
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À ce titre, cette réunion intervient à "un moment opportun" a fait savoir Antony Blinken, quelques semaines après la prise de fonction de Staffan de Mistura : "nous avons maintenant un nouvel envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et je suis impatient de parler au ministre de son travail et de ses efforts…", a-t-il souligné lors d’une conférence de presse. Mais elle se tient également à la veille de la visite du ministre israélien de la Défense au Maroc, pour la première fois. À ce sujet, les responsables ont abordé "la très importante normalisation des relations entre le Maroc et Israël et le travail qui s'y fait."

Soutien américain au plan d’autonomie du Maroc

Selon certains observateurs, le Maroc cherchait également, par cette visite, à s’assurer du soutien américain, quelques jours après les réponses perçues comme "ambiguës" d’Antony Blinken à une journaliste de BBC Africa. Anne Soy avait interrogé, à quatre reprises, le responsable sur l’éventualité de renverser la décision de Donald Trump au sujet de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. À plusieurs reprises, Blinken aurait "esquivé" ces questions en affirmant son soutien aux efforts engagés par l’ONU. "Nous avons été très engagés avec toutes les parties. Et comme je l’ai dit, notre objectif en ce moment, d’autant plus que nous avons maintenant un envoyé de l’ONU, est de nous assurer que ce processus peut aller de l’avant. C’est là que nous nous concentrons. C’est là que va notre soutien." répondait-il à la journaliste.
Selon l’analyste marocain basé à Washington, Samir Bennis, la question de la reconnaissance est un "acquis diplomatique sur lequel il n’est pas question de faire marche arrière". Au sujet des réponses évasives de Blinken, l’expert observe que cette question est un "chapitre clos", et un "fait perceptible dans tous les départements américains qui ont adopté la carte du Maroc incluant son Sahara".
Il reconnaît néanmoins une différence sur ce plan de cette nouvelle administration par rapport à la précédente. "Elle est de gauche et beaucoup de ses éléments, notamment dans le Congrès, et le département d’État sont des bureaucrates imprégnés de cette culture de gauche, qui pensent qu’il faudrait que les Etats-Unis gardent une neutralité et n’aille pas à l’encontre du processus onusien".
Quoiqu'il en soit, la résolution 2602 portant prorogation d'un an du mandat de la Minurso (la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) a été soutenue par les Etats-Unis, qui en Conseil de sécurité ont affirmé que le plan d’autonomie du Maroc est "sérieux crédible et réaliste, porteur d’une approche qui peut potentiellement satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental". Cette position américaine mettrait donc fin aux suppositions des adversaires, d’un retour en arrière sur la question, confie l’analyste à Sputnik.
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En ce qui concerne les autres dossiers discutés, les conclusions de cette rencontre de haut-niveau ne seront pas connues dans l’immédiat. L’intervenant de Sputnik précise par ailleurs que "s’il ne faut pas crier victoire", la portée de ces réunions bilatérales ne doit pas être minimisée. Cette "rencontre périodique, entre deux alliés stratégiques" permet aux deux partenaires de faire un point sur leurs relations et de "se pencher sur la mise en œuvre des différents accords qui les lient, tout en explorant les voies de renforcement d’une coopération pour le maintien de la paix et la sécurité".
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