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Covid-19

Covid-19: "en France, avec 1,5%, on n’a jamais atteint le véritable seuil de pandémie" qui est de 3%

© AP Photo / Guadalupe PardoUn hôpital au Pérou
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Comment expliquer le décalage entre les chiffres et la rhétorique gouvernementale sur le Covid-19? Philippe Béchade, président du think tank Les Éconoclastes, considère pour Le Désordre mondial qu’il s’agit d’un "problème d’impression".
Pouvons-nous prendre les chiffres officiels sur le Covid-19 pour argent comptant? Quel crédit accorder au discours gouvernemental sur la pandémie? La question s’est récemment posée à l’occasion de la publication d’un rapport de la très officielle Agence technique d’information sur l’hospitalisation (ATIH) détaillant l’activité hospitalière de 2020 face au Covid-19.
"Au cours de l’année 2020, 218.000 patients ont été hospitalisés pour prise en charge de la Covid-19. Les patients Covid représentent 2% de l’ensemble des patients hospitalisés au cours de l’année 2020, tous champs hospitaliers confondus", indique le rapport. L’ATIH précise également qu’"au cours de l’année 2020, les patients Covid représentent 5% de l’ensemble des patients pris en charge en service de soins critiques".
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Des chiffres bien inférieurs à ceux que le grand public imaginait après avoir été bombardé pendant des mois d’annonces gouvernementales sur la surcharge des hôpitaux. Pour Philippe Béchade, président du think tank Les Éconoclastes, rédacteur en chef de La Bourse au quotidien, ces données sont des "moyennes":
"C’est comme en météo, lorsque l’on a un épisode cévenol, quand la vallée se remplit d’un torrent furieux qui emporte les ponts sur son passage. On se souvient des pics."
Il évoque des solutions qui auraient pu éviter le phénomène de saturation des hôpitaux:
"Si on reprend la métaphore de la rivière en crue, ici, contrairement à une vallée où la rivière n’a qu’un endroit pour passer, il existe des tunnels de dérivation dans lesquels on aurait pu canaliser des patients qui submergeaient les hôpitaux de l’assistance publique, il s’agit du privé. Il a été décidé de ne pas y faire appel ni en mars-avril 2020, ni au mois de novembre-décembre 2020. C’est ce qui a permis d’entretenir le narratif d’hôpitaux submergés."
Experts et officiels sont montés au créneau pour expliquer que les statistiques annuelles de l’ATIH masquaient le fait que le Covid était concentré sur quelques mois de l’année, expliquant ainsi la saturation des hôpitaux. D’autres ont souligné que les patients Covid restaient plus longtemps en réanimation que les autres, un facteur qui ne serait pas pris en compte par l’ATIH dans sa présentation. Philippe Béchade relativise cet aspect de la crise:
"Les hôpitaux sont systématiquement sous une tension de plus en plus sévère et alarmante depuis une dizaine d’années. J’ai trouvé d’un article du Figaro de 2012 dans lequel un urgentiste expliquait que les malades sont dans les couloirs, les lits sont les uns derrière les autres, et que le temps de prise en charge dépassait les 6-8 heures. Si vous ne regardez pas la date de cet article de l’automne 2012, vous avez l’impression qu’on vient de l’écrire là. C’est d’ailleurs une situation qui a justifié les confinements."
Comment expliquer le décalage entre les données scientifiques et la perception des Français de l’impact du coronavirus sur leurs établissements de santé? L’économiste cite une peur qui prend le dessus sur la réalité:
"C’est un problème d’impression, comme le froid ressenti. On est dans du narratif repris par tous les médias. Quand ils lisent ‘x’ cas, les gens voient malades, hospitalisations, réa, pompes funèbres. Quand je demande aux gens combien de personnes en France sont contaminées d’après eux, spontanément, ils me répondent 20%. Alors que l’on est à 99,4% de non-contaminés."
Que nous disent alors réellement les statistiques sur la réalité de cette crise dans laquelle nous devons "suivre la science", répètent à l’envi les responsables politiques? Philippe Béchade évoque un décalage entre les données et la propagande gouvernementale:
"Quand vous regardez aujourd’hui le taux de contamination qu’on a pu atteindre, c’est un taux d’incidence de 1,5%. Je rappelle que la définition d’une pandémie, c’est au-delà de 3% en France depuis 50 ans. En France, on n’a jamais atteint le véritable seuil de pandémie. Cela n’a pas empêché tous les médias de reprendre ce terme en boucle alors que techniquement, on n’a pas atteint le niveau."
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