Le Pakistan n’envisage plus la castration chimique des violeurs, contraire à la charia

© AP Photo / Anjum NaveedUn homme sur une terrasse d'un parc à Islamabad (archive photo)
Un homme sur une terrasse d'un parc à Islamabad (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 20.11.2021
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L'introduction prévue de la castration chimique pour les violeurs en série au Pakistan a été abandonnée en raison des objections d'experts en droit islamique, d’après lesquels une telle punition serait contraire à la charia.
Le Pakistan a supprimé la clause d'une nouvelle loi pénale qui autorisait la castration chimique comme punition possible pour les violeurs en série.
Cette clause controversée modifiant le droit pénal au Pakistan a été abandonnée avant que l'Assemblée nationale ne la vote mercredi, a déclaré vendredi un responsable du Parlement.

Objections d'experts en droit islamique

La décision a été prise après que le Conseil de l'idéologie islamique, un organisme géré par l'État qui interprète les lois d'un point de vue islamique, a trouvé la castration chimique non islamique.
"Nous avons amendé le droit pénal et décidé que la clause de castration chimique serait supprimée", a déclaré Maleeka Bukhari, secrétaire parlementaire chargée de la législation, lors d'une conférence de presse à Islamabad.
Certains législateurs conservateurs se sont opposés à la clause alors que le projet de loi se dirigeait vers l'approbation. Le sénateur Mushtaq Ahmed du parti islamiste Jamaat-i-Islami a fait valoir que les violeurs devraient être pendus en public, alors que la castration n'a jamais été mentionnée dans la charia.
Le projet de loi modifie le Code pénal et le Code de procédure pénale du Pakistan pour rationaliser les enquêtes et les poursuites relatives aux crimes sexuels dans le cadre d'une réforme plus large de la lutte contre le viol.
Moins de 3% des violeurs sont condamnés par les tribunaux pakistanais, selon l'organisation à but non lucratif War Against Rape.

La castration chimique initialement proposée au lieu des pendaisons publiques

L’idée de la castration chimique avait été avancée en septembre 2020 par le Premier ministre Imran Khan après qu’un viol collectif avait provoqué un tollé national.
Interrogé sur l’affaire lors d’une interview télévisée, il s’était d’abord prononcé pour "les pendaisons publiques". Mais "on m’a dit qu’il n’y avait pas de tolérance internationale pour cela".
La peine de mort pour les criminels sexuels étant de ce fait exclue, "il devrait y avoir la castration chimique", avait-il avancé.
La castration chimique, qui est réalisée par l'usage de drogues et est réversible, existe pour certains crimes sexuels dans de nombreux pays du nord de l’Union européenne tels que l’Allemagne, le Danemark, la Belgique ou encore la Pologne, mais aussi dans plusieurs États américains.
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