- Sputnik Afrique, 1920, 10.11.2021
Crise migratoire Biélorussie-UE
Des milliers de migrants souhaitant se rendre dans l'Union européenne sont bloqués à la frontière avec la Biélorussie, suscitant d'importantes tensions.

Poutine explique pourquoi les migrants tentent de pénétrer dans l’UE via la Biélorussie

© Sputnik . Mikhaïl Klémentiev / Accéder à la base multimédiaVladimir Poutine et Alexandre Loukachenko
Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko - Sputnik Afrique, 1920, 13.11.2021
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Vladimir Poutine ne voit rien d’étonnant à ce que les migrants se dirigent vers l’Union européenne via la Biélorussie: l’entrée dans ce pays ne nécessite aucun visa. Leur situation est cependant déplorable, car, bien qu’ils soient d’origine aisée, ils n’ont plus d’argent.
Évoquant les migrants à la frontière biélorusso-polonaise dans une interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya 24, Vladimir Poutine a expliqué le choix de la Biélorussie pour entrer dans l’Union européenne.

"Les migrants ont eu d’autres canaux, mais il n’y a rien d’étonnant dans leur choix de la Biélorussie. Parce que la Biélorussie, comme me l’a expliqué [le Président biélorusse, ndlr] Alexandre Loukachenko, ne demande pas de visa d’entrée pour les pays de départ", a-t-il révélé.

Des migrants qui inspirent la pitié

Il a également évoqué la situation déplorable dans laquelle se retrouvent les migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.
"Ils sont sans moyens pour subsister, à court d’argent. Les gens qui arrivent sont suffisamment aisés. Mais l’argent ne tombe pas du ciel, ces personnes bloquées à la frontière le dépensent", a signalé le Président russe.
"Ces gens inspirent, certes, la pitié. Je ne parle pas des raisons, ni de ce qui se passe là-bas. Mais il va de soi qu’on a pitié d’eux", a-t-il ajouté.

Un précédent blocage du gaz vers l’Europe avant les menaces de Loukachenko

Vladimir Poutine est également revenu sur les propos de son homologue biélorusse relatifs à l’éventualité d’une interruption du transit du gaz vers l’Europe. Il a rappelé que par le passé l’Ukraine avait déjà bloqué le transit du gaz russe vers l’Union européenne.
Le 11 novembre, le Président biélorusse avait conseillé à l’UE de bien réfléchir au transit du gaz et de marchandises via la Biélorussie avant d’introduire des sanctions à son encontre. Il avait rappelé que le gazoduc Yamal-Europe qui avait sensiblement augmenté ces derniers temps les livraisons de gaz depuis la Russie vers l’Occident passait par le territoire de son pays.
"Il y a eu un précédent, mais avec l’Ukraine. En 2008, si je ne me trompe pas, nous avons eu affaire à une crise. Suite à nos contentieux interminables sur les prix du gaz et du transit avec nos amis ukrainiens nous ne sommes pas parvenus à tomber d’accord sur les paramètres de ces contrats. En fin de compte, l’Ukraine a bloqué notre gaz destiné aux consommateurs en Europe", a signalé M.Poutine.
"Tout simplement, ils ont fermé les vannes, comme disent les spécialistes. Bref, ils ont coupé le gaz russe vers l’Europe. Un tel cas a eu lieu."

Des milliers de migrants stoppés par Varsovie

Plusieurs milliers de migrants se sont massés à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne dans l’espoir de s’introduire dans l’Union européenne. Les autorités polonaises ont renforcé la protection de leur frontière pour couper court à leurs tentatives et accusent Minsk d’avoir orchestré une crise migratoire.
Minsk rétorque que ces accusations sont "sans fondement" et juge que la Pologne, membre de l’UE, viole les droits de l’homme en empêchant les migrants d’entrer sur son territoire.
En pleine crise et échange de menaces, le ministère biélorusse des Affaires étrangères s’est déclaré ouvert à la possibilité de négociations avec l’UE et l’Onu pour rapatrier les migrants.
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