Macron annonce la construction de réacteurs nucléaires, la droite rappelle qu’il a fermé Fessenheim

© AP Photo / Jean-François BadiasLa centrale nucléaire de Fessenheim
La centrale nucléaire de Fessenheim - Sputnik Afrique, 1920, 10.11.2021
S'abonner
La relance du programme nucléaire annoncée par Macron a suscité des critiques de toutes parts. La droite rappelle qu’il avait fait fermer la centrale de Fessenheim. La gauche réclame la sortie du nucléaire, jugeant cette énergie coûteuse et dangereuse.
Lors de son allocution télévisée du 9 novembre, Emmanuel Macron a annoncé la relance du programme nucléaire, avec la construction de nouveaux réacteurs "pour la première fois depuis des décennies". Un projet qu’il estime nécessaire afin de "garantir l’indépendance énergétique de la France" et atteindre "la neutralité carbone en 2050". La nouvelle a été fustigée par ses opposants politiques.
"Monsieur Macron est pris en flagrant délit de mensonge ou d’incohérence", réagit sur RTL le candidat à l’investiture des Républicains (LR) Xavier Bertrand. Il rappelle que le Président avait annoncé en 2018 "la fermeture de 14 réacteurs" et a "laissé fermer" la centrale de Fessenheim. "On ne peut pas lui faire confiance", ajoute-t-il.
"Cette annonce aurait toute sa valeur si elle n’avait pas été précédée par la fermeture de la centrale de Fessenheim", abonde Philippe Juvin, lui aussi candidat lors du prochain Congrès LR. Même constat pour le député LR Julien Aubert, qui rappelle les postures contradictoires du chef de l’État sur le nucléaire. "C’est ce qui s’appelle effectuer une révolution: le macronisme est un TGV qui tourne en rond", cingle-t-il.

Sortir du nucléaire

À l’opposé, les insoumis et les écologistes, favorables à la sortie du nucléaire, ont déploré une telle annonce, alors que le chef de l’État avait affirmé sa volonté de le réduire dans la production énergétique française.
"Se lancer dans des nouveaux EPR dont on sait que c'est un fiasco industriel et financier, c'est totalement irresponsable", déplore le candidat d’Europe-Écologie-Les Verts Yannick Jadot.
Sur Twitter, il a affirmé qu’il s’agit d’une "électricité deux fois plus chère que celle des ENR [énergies renouvelables, ndlr]".
"Macron nous annonce de nouveaux réacteurs EPR. Le seul que l'on a commencé à construire n'est toujours pas fini et génère des milliards de surcoûts. Il faut sortir du nucléaire. C'est une énergie coûteuse et dangereuse", commente Jean-Luc Mélenchon en référence au chantier de Flamanville, dans la Manche.
Sur France Bleu, la maire de Paris Anne Hidalgo s’interroge sur "les emplacements de ces futures centrales". La candidate socialiste à la présidentielle appelle plutôt à "absolument s’engager sur les énergies renouvelables" car "c’est là que seront les marchés de demain".

EDF "prêt" à construire

Bien qu’Emmanuel Macron ne soit pas entré dans les détails, six nouveaux EPR devraient être lancés, à en croire un dossier d’EDF remis au gouvernement au printemps dernier. Le PDG de l’entreprise "se réjouit" de cette annonce auprès de l’AFP et affirme se sentir "prêt" pour ce projet. "Nous attendons maintenant plus de détails de la part du gouvernement français sur cette annonce", note de son côté Xavier Girre, directeur financier du groupe.
Ce mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal précise sur Franceinfo que le Président donnera les détails "à la fois d’ordre technique, le type de réacteur et le calendrier" et ce "dans les prochaines semaines". Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire assure quant à lui sur France Inter ne pas connaître le nombre de réacteurs prévus. "Ça dépendra du niveau d'ambition que nous nous fixons".
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала