Le bras de fer franco-britannique autour de la pêche continue derrière les accolades

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Filet de pêche - Sputnik Afrique, 1920, 01.11.2021
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En dépit des sourires cordiaux au G20 et à la COP26, la partie de bras de fer post-Brexit se poursuivait lundi entre Emmanuel Macron et Boris Johnson sur la pêche, Londres sommant Paris de retirer ses menaces de sanctions qui devraient être exécutoires à minuit.
Une réunion a commencé "à 14h00 entre le ministère français de la Mer, le ministère britannique de la Pêche et la Commission européenne, en visioconférence", a indiqué la présidence française à l'AFP.
Il y a eu plusieurs interruptions de séance et une communication aura lieu à la fin de ces entretiens, selon cette source.
Le Président français et le Premier ministre britannique avaient échangé de longues minutes en souriant lors de l'arrivée d'Emmanuel Macron à la COP26 de Glasgow, en Écosse, mais sur le fond le litige sur les licences de pêche semble dans l'impasse.
Paris menace d'interdire aux navires de pêche britanniques de débarquer leurs cargaisons dans les ports français et de renforcer des contrôles douaniers de tous les camions si Londres n'accorde pas davantage de licences aux pêcheurs français.
Les mesures de rétorsion "entreraient en vigueur ce soir minuit" si aucune avancée n'est enregistrée, a réaffirmé lundi matin la présidence française, interrogée par l'AFP. Emmanuel Macron a déjà averti la veille que "si les Britanniques ne font aucun mouvement, de manière évidente les mesures prévues à partir du 2 novembre devront se mettre en place".
De son côté, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a affiché la même fermeté et encore appelé lundi sur Sky News le gouvernement français à retirer ses menaces "complètement déraisonnables, y compris contre les îles anglo-normandes et notre industrie de la pêche".
Faute de solution "dans les 48 heures", la chef de la diplomatie a précisé que le gouvernement britannique s'appuierait sur le mécanisme de règlement des différends dans le cadre de l'accord commercial post-Brexit pour demander des "mesures compensatoires".
Londres a prévenu s'apprêter aussi à renforcer également les contrôles des bateaux de pêche européens.

"C'est la seule solution"

C'est d'ailleurs ce qui inquiète les pêcheurs, a affirmé lundi Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Hauts-de-France, dénonçant "l'attitude inadmissible des Anglais et leur non-respect des accords signés".

"Les mesures de rétorsion c'est très bien, c'est la seule solution", mais "Boris Johnson ne va pas en rester là" et "au moindre problème on va avoir des bateaux détournés", a-t-il regretté, lors d'une conférence de presse.

Mais attention, a-t-il mis en garde: "Si la situation reste bloquée, les pêcheurs vont montrer leurs dents, ils doivent travailler et pouvoir pêcher dans les eaux britanniques comme ils le font depuis la nuit des temps".
En vertu de l'accord de Brexit, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.
Pris dans cette dispute entre les deux pays, Ian Gorst, ministre des Relations extérieures de l'île anglo-normande de Jersey, a appelé sur Sky News à "arrêter toutes ces bêtises et s'occuper des problèmes techniques" permettant de délivrer les licences de pêche.

Sujets de tension

Avant même l'expiration de l'ultimatum, les autorités françaises ont dérouté la semaine dernière vers le Havre un chalutier britannique suspecté d'avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence. Il était toujours à quai lundi.
Contacté par l'AFP au Royaume-Uni, Andrew Brown, porte-parole de l'entreprise MacDuff Shellfish basée à Mintlaw, dans le nord de l'Écosse, a indiqué qu'une audience était prévue mardi ou mercredi "lorsque les termes et conditions entourant la libération du navire seront déterminés", en attendant le procès du capitaine prévu en août.
"L'équipage garde le moral et nous sommes en contact permanent avec le bateau", a-t-il ajouté.
Ce dossier envenime les relations entre Paris et Londres, déjà mises à mal par le torpillage d'un contrat franco-australien de sous-marins en faveur de l'accord de défense AUKUS entre Royaume-Uni, États-Unis et Australie.
Persiste aussi un autre sujet de tensions post-Brexit entre l'Union européenne et le Royaume-Uni autour de l'Irlande du Nord. Londres exige la renégociation des mesures douanières spécifiques à la nation constitutive.
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