La Russie accepte d’augmenter le nombre d’avions US pouvant survoler son territoire

© REUTERS / MARCO BELLOBoeing 737 MAX
Boeing 737 MAX - Sputnik Afrique, 1920, 29.10.2021
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Alors que le dialogue entre Moscou et Washington est devenu extrêmement compliqué, des transporteurs de fret et de passagers des États-Unis demandent au département d'État d’intervenir pour obtenir de la Russie des droits supplémentaires pour assurer des vols vers l’Asie, l’Inde et le Moyen-Orient.
Un groupe commercial représentant les principaux transporteurs américains de passagers et de fret a demandé, dans une lettre en date du 14 octobre, au secrétaire d'État Antony Blinken d'"agir d'urgence" pour répondre aux besoins des compagnies aériennes d'obtenir des droits supplémentaires concernant le survol de l'espace aérien russe, rapporte Reuters.
Airlines for America, qui représente American Airlines, Delta Airlines, United Airlines, FedEx Corp, United Parcel Service et d'autres, a averti que si rien n’est fait, ces compagnies pourraient être contraintes d'arrêter certains vols. "Les compagnies aériennes américaines seront obligées d'opérer sur des routes alternatives et inefficaces, ce qui entraînera des pertes de temps, des arrêts techniques, des émissions de CO2 excessives".
Ces autorisations supplémentaires sont nécessaires "pour opérer efficacement depuis les États-Unis vers des destinations en Asie, en Inde et au Moyen-Orient", comme l’a indiqué dans la lettre le directeur général du groupe aérien, Nicholas Calio.

La Russie fait des concessions

Le département d'État américain a déclaré jeudi soir que le gouvernement russe avait déjà approuvé les demandes de survol des transporteurs aériens américains la semaine dernière et qu’il continuait ses négociations avec les autorités russes compétentes. Il n’a pas précisé combien de survols avaient été approuvés.
Le groupe a déclaré le même jour avoir reçu des autorités russes les approbations de survol nécessaires pour continuer à exploiter les vols sans escale vers l'Inde cet hiver sans interruption, a fait savoir Reuters.

Un dialogue perturbé

Avec des relations entre la Russie et l’Occident "au plus bas depuis l’époque de la guerre froide", selon les propos du secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, Moscou et Washington discutent du nombre de diplomates qu'ils peuvent mettre en poste dans l'une et l'autre des capitales. Ils n'ont pas réussi à progresser lors des pourparlers ce mois-ci.
Les divergences de longue date et sur un large éventail de questions entre la Russie et les États-Unis ont été entérinées lors du premier sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine, en juillet dernier. Le Président américain avait alors déclaré que son administration établirait au cours des six à 12 mois à venir "si un dialogue stratégique significatif avec Moscou était possible".
La dégradation du dialogue s’est notamment traduite par la rupture du traité Ciel ouvert, signé le 24 mars 1992, qui donnait aux États signataires le droit de survoler le territoire des pays parties pour surveiller leurs activités militaires et réglementait la réalisation de ces vols de surveillance. Début juin, la Russie a fini par dénoncer le traité, alors que les États-Unis s’en sont officiellement retirés en novembre 2020, expliquant leur décision par des violations présumées de certaines de ses clauses par la Russie. "Les efforts de la Russie visant à garder le traité n’ont trouvé d’écho ni à Washington, ni dans les capitales des pays alliés des États-Unis. Bien que les États parties aient soutenu le traité et aient déploré la décision de Donald Trump, ils se sont montrés solidaires des États-Unis, jugeant que leur mesure était ‘fondée’", avait alors indiqué la porte-parole de la diplomatie russe.
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