L’ambassadeur de France à Moscou voit un avenir radieux pour une "Russie verte"

© Sputnik . Nina Zotina / Accéder à la base multimédiaPierre Lévy
Pierre Lévy - Sputnik Afrique, 1920, 27.10.2021
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La coopération en matière de climat avec les pays européens peut permettre à la Russie de devenir la principale destination touristique au monde et un centre de la finance verte, estiment les ambassadeurs de France et d’Allemagne à Moscou. Ils font écho au discours prononcé récemment par Vladimir Poutine lors de la Semaine russe de l’énergie.
Alors que la nouvelle stratégie russe de développement bas du carbone d’ici à 2050 prévoit de réduire de 79% les rejets de gaz à effet de serre et d’atteindre la neutralité carbone vers 2060, deux diplomates européens se montrent optimistes
D’ici 30 ans, la Russie a toutes les chances de devenir un fournisseur important d’énergie durable et de solutions technologiques si elle "se rend compte des défis liés aux changements climatiques, profite des immenses possibilités qui s’ouvrent et adopte des décisions politiques osées de concert avec ses partenaires en Europe et hors de ses frontières", indiquent Pierre Lévy et Géza Andreas von Geyr, respectivement ambassadeurs de France et d’Allemagne à Moscou, dans une tribune intitulée "L’avenir vert est un bon avenir" parue en russe sur le site rbc.ru à l’occasion de la Conférence des parties à la convention-cadre de l’Onu sur les changements climatiques (СОР-26), qui s’ouvre à Glasgow à la fin de cette semaine.
Qui plus est, grâce à sa richesse naturelle et sa diversité climatique, "le pays peut devenir la principale destination touristique pour les gens du monde entier". En outre, Moscou représente une plateforme parfaite pour créer un centre de finance verte, selon les diplomates. Les oblasts d’Oulianovsk et d’Astrakhan peuvent devenir des centres d’énergie renouvelable et le Kouzbass se transformer d’un gisement de charbon en un centre de science et d’industrie verte. En outre, le pays pourrait alimenter l’Europe en hydrogène via le Nord Stream 2.

Un scénario optimiste

Ces tendances devraient également lancer une vague de croissance économique en créant des emplois verts dans la science, l’industrie et les services, poursuivent les auteurs. Ce modèle de croissance durable intégrera la Russie à l’économie mondiale décarbonisée.
Les bases de cet avenir heureux sont déjà jetées, estiment les ambassadeurs, car l’Europe et d’autres États sont aussi en train de réformer leurs systèmes économiques. Pour eux, la déclaration de Vladimir Poutine faite lors de la Semaine russe de l‘énergie, selon laquelle l’économie nationale mise sur la neutralité carbone "à une date précise: d’ici 2060", est un "pas important".
"Les catastrophes climatiques survenues cette année montrent une fois de plus que […] nous devons agir de concert", soulignent les diplomates. "L’Allemagne et la France sont des partenaires clés de la Russie en la matière". Elles la soutiennent dans la mise au point de meilleures technologies accessibles pour atteindre des objectifs climatiques encore plus ambitieux.

La Russie verte

Les espoirs exprimés par les diplomates se fondent sur des mesures concrètes en matière de développement durable qui commencent à être prises en Russie. Ainsi, l’oblast de Sakhaline est le premier à avoir lancé une expérience visant à atteindre la neutralité carbone. Il travaille sur la création d’un cluster hydrogène, la production de charbon vert et de GNL vert, construit un parc d’éoliennes et des usines géothermiques.
Qui plus est, lors de son intervention à la Semaine russe de l‘énergie, Vladimir Poutine a souligné que son pays était prêt à coopérer avec ses partenaires européens en vue de trouver des solutions pour régler la situation sur le marché énergétique et lutter contre les changements climatiques. Selon lui, la pandémie et la crise des marchés énergétiques ont montré une fois de plus l’importance du fonctionnement stable du complexe énergétique et de l’approvisionnement des consommateurs en énergie avec un impact minimal sur l’environnement.
D'après le Président, la Russie espère, dans les prochaines décennies, assurer un volume cumulé d’émissions de gaz à effet de serre inférieur à celui de l’Union européenne, en soutenant les initiatives internationales de développement durable.
Neuf régions russes réalisent des projets pilotes de "polygones de carbone", destinés à mettre au point des technologies de contrôle à distance et sur terre des émissions de gaz à effet de serre et d’autres paramètres influant sur les changements climatiques dans les forêts et les zones agricoles.
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