Un ambassadeur autrichien serait soupçonné d’avoir divulgué la formule du Novitchok

© Photo Pixabay / luckysilver1Vienne
Vienne - Sputnik Afrique, 1920, 24.10.2021
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Selon Le Kurier, l’ancien secrétaire général du ministère autrichien des Affaires étrangères et ambassadeur de ce pays en Indonésie, Johannes Peterlik, a été démis de ses fonctions car visé par des soupçons d’implication dans une éventuelle fuite de la formule du Novitchok
En raison de soupçons d’avoir été impliqué dans la possible fuite de la formule de l’agent innervant Novitchok avec lequel Sergueï Skripal et sa fille Ioulia avaient été empoisonnés à Salisbury, l’ancien secrétaire général du ministère autrichien des Affaires étrangères et ambassadeur de ce pays en Indonésie a été démis de ses fonctions, rapport Le Kurier.
D'après le quotidien, Johannes Peterlik est soupçonné d’abus de pouvoir et de divulgation de secrets professionnels. Par ailleurs, il est susceptible d’avoir participé à la fuite de données sur le Novitchok, présentées par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) après l’affaire Skripal, et transmises au ministère autrichien des Affaires étrangères.
"C’est vrai que Johannes Peterlik a été révoqué", a fait savoir un porte-parole de la diplomatie autrichienne auprès du quotidien autrichien Die Presse. Cependant, l’institution a refusé de fournir des informations concrètes sur les accusations pesant sur l’ex-ambassadeur en raison de la présomption d’innocence.

Où la formule aurait-elle fuité?

Le Kurier indique que les autorités supposent que la formule a pu tomber dans les mains de Jan Marsalek, ancien directeur des opérations du géant allemand de la fintech Wirecard, spécialisé dans les plateformes de paiement en ligne. D’après un article publié en juillet 2020 par le Financial Times, celui-ci, plusieurs mois après l’empoisonnement des Skripal, a témoigné auprès de banquiers de Londres posséder des données sur le Novitchok.
Recherché par Interpol, Jan Marsalek est connu pour son implication dans un gros scandale financier: le manque de près de deux milliards de dollars dans les comptes de la société en 2019, révélé par le journal britannique. Selon les médias, il peut se réfugier en Russie ou en Biélorussie. Cependant, le Kremlin et l’ambassade autrichienne à Moscou ont déclaré en 2020 ne pas savoir où il se trouvait.

Pays étrangers soupçonnés de posséder la formule du Novitchok

Accusée sans preuve par le Royaume-Uni d’être responsable de l’attaque contre les Skripal, la Russie a à maintes reprises nié son implication et avoir élaboré et testé cet agent chimique de toute son Histoire.
Par ailleurs, Londres est soupçonné de mener des travaux avec l'agent innervant A-234 nommé "Novitchok" au laboratoire chimique militaire de Porton Down, situé à proximité de Salisbury et d’Amesbury où deux autres personnes ont été retrouvées intoxiquées fin juin 2018, au même agent innervant A-234 que les Skripal.
Puis le service fédéral de renseignement allemand, le Bundesnachrichtendienst (BND), est parvenu à entrer en possession d'un échantillon de l'agent Novitchok, d’après Die Zeit qui s'est appuyé sur une enquête menée par plusieurs médias allemands.
Le quotidien indique qu’un échantillon de cette substance a été ensuite acheminé dans un laboratoire en Suède pour analyse. Sa formule a été ensuite récupérée, sauf l’échantillon en question, a précisé Die Zeit.
Enfin, le Président de la République tchèque a annoncé en mai 2018 qu’une petite quantité d'agent innervant A-230, de type "Novitchok", avait été fabriquée par le renseignement militaire en 2017 dans la ville tchèque de Brno. Le poison a été ensuite détruit, selon lui.
Son gouvernement a plus tard fait savoir qu’aucune substance de ce type n’avait jamais été ni synthétisée, ni étudiée, ni stockée dans le pays, mais a reconnu que le "Novitchok A-230 y a été testé".
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