Talibans au pouvoir en Afghanistan

Le Pakistan fournirait aux talibans son aide dans la lutte contre Daech

© REUTERS / STRINGERCombattants des forces spéciales des talibans*, Afghanistan, août 2021
Combattants des forces spéciales des talibans*, Afghanistan, août 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 24.10.2021
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Alors que les talibans* ont exclu toute possibilité de coopération avec les États-Unis pour contenir les terroristes de Daech* en Afghanistan, il s’avère qu’ils pourraient coopérer dans ce domaine avec le Pakistan, quoique par le biais de discussions informelles, relate le Washington Post.
Par un réseau de canaux informels, le Pakistan accorde son aide aux talibans*, au pouvoir en Afghanistan, dans la lutte contre les terroristes de Daech*, affirme le Washington Post.
D’après deux représentants des talibans* cités par le journal, le Pakistan leur transmet des données de renseignement et des informations brutes tout en leur accordant un soutien technique, notamment pour surveiller les communications téléphoniques et Internet afin d’identifier les membres de Daech* et leurs centres opérationnels.
"Le Pakistan est notre frère et il nous soutient à de nombreux égards, en partageant notamment des informations et des renseignements [sur Daech*, ndlr]. Si les États-Unis et le reste du monde partageaient eux aussi leurs données avec nous, nous pourrions vaincre Daech* en seulement quelques jours", a affirmé l’un de ses interlocuteurs.
Toutefois, d’après un porte-parole des talibans* cité par le journal, une coopération internationale n’est pas vraiment indispensable puisque Daech* "n’est pas une menace sérieuse", les talibans* ne la voient pas "comme un défi majeur" et n’ont par conséquent "pas besoin de soutien extérieur pour résoudre ce problème".
Dans ce contexte, un responsable pakistanais évoque des discussions informelles plutôt qu’un partenariat établi de partage de renseignements.

Contacts formels et informels

Toujours selon le Washington Post, le Pakistan semble être l’un des rares pays étrangers à accorder une aide directe aux talibans* dans la lutte contre Daech*. Selon des ex-responsables et actuels fonctionnaires américains, les rivalités régionales, une profonde méfiance et les erreurs des talibans* dans la lutte contre le terrorisme compliquent le partage de renseignements. Sans présence diplomatique ni militaire, le potentiel des États-Unis dans le domaine de la collecte des informations a été torpillé.
Dans ce contexte, le journal rappelle que, depuis le retrait des forces américaines d’Afghanistan en août dernier, les services de renseignement ont maintenu des contacts formels et informels avec les talibans* et que les Américains tentent régulièrement de partager avec Kaboul des informations sur les opérations de Daech*. Mais, d’après un responsable américain, les talibans* sont souvent restés indifférents, méfiants envers les informations communiquées ou ne savaient tout simplement pas comment réagir.
Il y a une dizaine de jours, un porte-parole des talibans* a déclaré à l'agence Associated Press qu'il n'y aurait pas de collaboration avec Washington pour contenir Daech*, de plus en plus actif en Afghanistan.

Rencontre à Moscou

La situation dans la région restant explosive, la Russie déploie des efforts pour la stabiliser. Dans ce contexte, une délégation des talibans* a été reçue le 20 octobre à Moscou pour discuter de la stabilité régionale et de l’avenir de l’Afghanistan. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que la paix dans le pays pourrait être instaurée en cas de formation d’un gouvernement inclusif comprenant une vaste représentation de toutes les couches de la société. La rencontre a également rassemblé les représentants de la Chine, de l'Iran, du Pakistan et de l'Inde.
Le porte-parole des talibans*, Amir Khan Mouttaki, a déclaré à l’issue de la réunion que "des changements dans le gouvernement" seraient opérés.
Début août, les talibans* ont lancé une vaste offensive contre les forces gouvernementales afghanes pour entrer à Kaboul le 15 et proclamer le lendemain que la guerre était terminée. Une opération d’évacuation des citoyens de pays occidentaux et d’Afghans qui avaient coopéré avec eux a été engagée à l’aéroport de Kaboul dans la deuxième quinzaine d’août, sous la protection de l'armée américaine. Dans la nuit du 31 août, les militaires américains ont quitté l'aéroport mettant fin à près de 20 ans de présence militaire des États-Unis en Afghanistan. Le 6 septembre, les talibans* ont affirmé avoir établi le contrôle sur la province du Panchir, la dernière des 34 du pays.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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