Une émission belge de téléréalité propose à des inconnus de se rencontrer pour concevoir un enfant

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Silhouette d'un enfantt - Sputnik Afrique, 1920, 19.10.2021
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La chaîne belge VTM a lancé une émission proposant à des inconnus de se rencontrer à deux, trois, ou quatre en vue de concevoir puis d'élever un enfant. Le concept a suscité de vives réactions, tandis que la production affirme vouloir "briser un tabou" sur la "coparentalité programmée".
Lundi 18 octobre était diffusé sur la chaîne privée flamande VTM le premier épisode de l’émission "Ik wil een kind" (Je veux un enfant). Une pharmacienne de 40 ans y raconte comment elle en a eu un avec un couple homosexuel qu’elle ne connaissait pas. D’autres personnes désireuses d’être parents sont désormais invitées à s’inscrire afin d’être mises en relation dans le cadre de l’émission et, in fine, de concevoir un enfant ensemble.
Cela fait une dizaine de jours que le concept provoque un tollé en Belgique, ce qui n’a pas empêché cette nouvelle téléréalité d’être diffusée. Empruntée à l’émission britannique "Strangers making babies" (Des étrangers font des bébés), la version flamande va plus loin, car elle permet à plus de deux personnes (par exemple un couple d’homosexuels et une célibataire), jusqu’à quatre, de s’associer pour concevoir un enfant et l’élever ensemble, sans forcément développer de relation romantique.
"Les candidats seront suivis par des experts, dont une psychologue, un médecin et un avocat. Ces spécialistes devront les guider dans leur processus, et établir aussi des modalités pour protéger le futur enfant et pour éviter de potentiels conflits", explique au micro de La Première la journaliste Joyce Azar.

Réactions

L’émission suscitait déjà de nombreuses craintes avant même sa diffusion, notamment dans le monde politique. S’adressant à la chaîne VTM, le sénateur socialiste Bert Anciaux dénonce une "honte" et une course "à l’audimat et au profit". La commissaire aux droits de l’enfant Caroline Vrijens rappelle quant à elle qu’un enfant n’est pas "un objet auquel on a droit, mais bien un sujet qui a lui-même des droits".
"L’intérêt de l’enfant doit toujours passer en premier et je crains que cela ne soit pas possible dans ce type de format", a réagi le ministre flamand de la Jeunesse et des médias Benjamin Dalle, ajoutant qu’"avoir un enfant n’est pas la même chose qu’acheter une maison ou trouver un partenaire de vie".
Il n’a toutefois pas pu faire interdire l’émission, laquelle ne commet aucune infraction aux droits de l’enfant puisqu’aucun n’est encore conçu.

Réponse de la chaîne

De son côté, la production indique vouloir mettre en lumière le vide juridique autour de la "coparentalité programmée" ou "coparentalité consciente". Du propre aveu de la chaîne, l’objectif n’est pas d’aboutir à une grossesse, mais bien de "bousculer les mentalités" et de "provoquer le débat" autour de ce sujet.
En Belgique, comme ailleurs, seuls deux parents sont reconnus par la législation pour un enfant, tandis que d’éventuels "co-parents" sont dépourvus de tout statut légal. "Celui qui souhaite se lancer là-dedans aujourd'hui doit tout apprendre par lui-même. Il n’y a pas de cadre pour ça. Nous espérons changer cela en permettant aux parents d’être guidés par différents experts", explique auprès de 7sur7 Lander Kennis, l’un des producteurs d’"Ik wil een kind".
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