Les Français se refont la bise malgré l’épidémie, selon un sondage

© ALAIN JOCARDDes gens sur le pont des Arts à Paris
Des gens sur le pont des Arts à Paris - Sputnik Afrique, 1920, 17.10.2021
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Sur fond d’une importante couverture vaccinale, les Français reprennent leur habitude de serrer la main et de se faire la bise, montre un sondage Ifop. Les autorités scientifiques craignent une double épidémie Covid-grippe qui pourrait être boostée par le relâchement des comportements.
Avec l’amélioration de la situation sanitaire et la suppression du masque obligatoire dans certains départements, les Français ont largement repris la pratique de la bise et du serrage de main.
Un an après le premier confinement, le 4 mars 2021, moins d’un quart de la population (22%) serrait les mains, indique un sondage Ifop publié le 15 octobre. Depuis, cette proportion a progressé jusqu’à 59% sans pour autant atteindre le niveau avant-pandémique (85%).
Faire la bise, coutume pratiquée par l’écrasante majorité des Français (91%) selon une enquête du 5 mars 2020, est également en hausse. Il y a six mois, moins de la moitié des sondés (39%) la faisaient à leurs proches, alors que fin septembre ils étaient 65%.
L’institut de sondage pointe également un net relâchement en matière d’hygiène. Près de 55% contre 86% en mars 2020 se lavent systématiquement les mains en rentrant chez eux, et 65% contre 70% après avoir utilisé les transports en commun.

Une mise en garde

Début octobre, l’Institut Pasteur et le Conseil scientifique ont publié des avis portant sur leurs modélisations de la progression épidémique dans les prochains mois en tenant compte de facteurs comme le refroidissement des températures, le relâchement des comportements et l’efficacité des vaccins.
Même si les institutions se sont montrées plutôt optimistes, le pire scénario, celui d’un retour à la situation de juin-juillet 2021, pourrait se produire en cas de relâchement des mesures restrictives dès le 15 octobre. En l’occurrence, l’Hexagone pourrait être confronté à 1.200 hospitalisations quotidiennes au premier trimestre 2022, le taux de reproduction du virus risquant de passer à 4,7.
En cas de maintien des mesures de contrôle et des comportements actuels, il pourrait monter à 2,8 en janvier 2022, alors qu’actuellement il avoisine le 1, en légère hausse depuis un mois. En septembre, le taux de reproduction était de 0,7, a noté l’épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale de Genève, Antoine Flahault, auprès de LCI.
Cependant, cette augmentation n’entraînerait pas une reprise importante de l’épidémie, précisent les institutions, car la couverture vaccinale importante devrait jouer son rôle.
Dans un autre avis du 7 octobre, le Conseil scientifique a déploré "un relâchement net des mesures barrières individuelles: port du masque dégradé dans les lieux ad hoc, sauf lorsque c’est une obligation. Le lavage des mains avec le gel hydroalcoolique s’est nettement relâché".

Autres maladies qui menacent

Outre le Covid-19, les craintes du retour de certaines infections saisonnières planent. Tandis que l’automne vient de commencer, les réanimations pédiatriques d’Île-de-France sont déjà saturées par les patients atteints de bronchiolites. La grippe saisonnière pourrait également frapper la population après avoir fait une année blanche.
Pour diminuer le risque de double épidémie Covid-grippe, Olivier Véran a affirmé que "10 millions de doses" de vaccin anti-grippal seraient disponibles dès le 26 octobre. Soit six millions de doses de plus que par rapport à l’an dernier.
L’impact de la grippe pourrait être plus intense qu’habituellement, en raison du manque d’immunité contre cette infection pratiquement absente l’hiver précédent, a précisé Sibylle Bernard-Stoecklin, épidémiologiste chez Santé publique France auprès du Parisien.
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