Un syndicaliste dénonce "la récurrence inquiétante" des tags menaçant des policiers

© Sputnik . Oxana BobrovitchDes policiers
Des policiers - Sputnik Afrique, 1920, 14.10.2021
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Alors que les relations police-population traversent une période difficile en France, des tags de menaces visant des policiers ont été retrouvés le 12 octobre dans l'Essonne. Sur Europe 1, Grégory Joron, secrétaire général du syndicat SGP-Police, note que "la haine anti-flics se répand de plus en plus".
Invité mercredi 13 octobre sur Europe 1, Grégory Joron, secrétaire général du syndicat SGP-Police, dénonce la récurrence élevée des tags menaçants à l’égard des policiers.
Cette déclaration intervient après que le parquet d'Évry a ouvert une enquête à la suite de la découverte d’inscriptions citant les noms de fonctionnaires et de membres de leur famille sur les murs d’un immeuble du quartier de l’Oly, à Vigneux-sur-Seine (Essonne) le 12 octobre.

"Je suis choqué, mais malheureusement habitué. Je rappelle que dans le week-end, à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, il y a eu le même genre de tags, avec intimidations et menaces. On s'en prend aussi à la famille", a-t-il expliqué sur Europe 1. "C'est tellement récurrent. On le dénonce tellement. C'est la haine anti-flics qui se répand de plus en plus. On n'arrive pas à s'habituer à ce genre de choses."

Il note que les policiers doivent actuellement faire preuve de prudence en demandant "à leurs enfants de ne pas désigner la profession du père ou de la mère si elle est policière".

"C'est la récurrence qui est inquiétante, puisque c'est devenu aujourd'hui la mode et tous les quartiers affichent le nom de mes collègues sur leur mur."

Pour y mettre fin, les syndicats de police optent pour une évolution de la législation, appelant à étendre "l'anonymisation des policiers dans les procédures, quel que soit l'acte". "Cela fait partie des arguments que l'on a avancés quand on a défendu l'article 24 de la proposition de loi [sur la sécurité globale, ndlr]".

Des actes similaires

Des cas similaires ont été également signalés dans d’autres départements ces derniers mois. À Poitiers (Vienne), des menaces de mort avec les prénoms de certains policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont été découvertes le 21 août sur des murs du quartier Saint-Éloi. Un individu a été interpellé. Dans son téléphone, les enquêteurs ont découvert la photo de la compagne d’un policier et de la fille d’un de leurs collègues, indique Actu17.
Quelques jours plus tard, les policiers de nouveau ont été menacés de mort dans des tags dans un parking souterrain d’Élancourt (Yvelines), ajoute le site d’actualités.

Les relations police-population

Les relations police-population sont devenues houleuses en France. Selon un avis sur les rapports entre police et population publié au Journal officiel du 21 février par la Commission nationale consultative des droits de l'homme, l’Hexagone se situe depuis plusieurs années dans le tiers inférieur des États de l'Union européenne pour le niveau de confiance exprimé par la population à l'égard de sa police.
Bien que la majorité des Français conserve sa confiance en la police, la dégradation de l’image de celle-ci varie en fonction d’un certain nombre d’indicateurs comme l’âge, la condition sociale ou le lieu de résidence, indique Le Monde.

"Le décrochage est particulièrement net chez les jeunes", analysent auprès du journal Éléonore Quarré et Théo Ponchel, respectivement directrice et chargé d’études au département opinion politique d’OpinionWay.

"Plus on est jeune et issu d’une catégorie de la population défavorisée, plus on a une image négative de la police", renchérit auprès du Monde Émile Leclerc, directeur d’études chez Odoxa avant d’ajouter: "Il n’y a pas de haine anti-flic généralisée mais les Français identifient parfaitement les problèmes les plus structurels."
Il s’agit notamment des pratiques policières, dont les bavures sont mises en exergue par des médias, ce qui influe sur l’image de la police, indique le journal. En effet, l’avis sur les rapports entre police et population qui s’appuie sur les travaux en sciences sociales évoque la même cause, citant à titre d’exemple "la récurrence des contrôles d'identité et des abus à l'égard de ces jeunes, ou encore l'encadrement brutal d'un certain nombre de manifestations".
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