Le coup de gueule de Ruquier contre Mélenchon face à l’impossibilité d’unir la gauche

© Sputnik . Kristina Afanassieva / Accéder à la base multimédiaJean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon - Sputnik Afrique, 1920, 04.10.2021
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Tous sous la barre des 10%, les candidats de la gauche française préfèrent pour l’instant la confrontation à l’union en 2022. Bousculé à ce sujet par Laurent Ruquier sur France 2, Jean-Luc Mélenchon conteste le motif d’une "guerre d’ego".
Rarement les sympathisants de gauche (au sens large) n’ont eu autant l’embarras du choix: Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Montebourg, Roussel, sans compter Poutou et Artaud, le tout rassemblant à peine 30% du total des intentions de vote pour la présidentielle de 2022. Quitte à se disputer pour une si mince part du gâteau, pourquoi ne pas s’unir? C’était l’objet du coup de gueule de Laurent Ruquier le 2 octobre sur France 2.
Face à Jean-Luc Mélenchon, le présentateur affirme ne pas comprendre pourquoi tous ces candidats n’arrivent pas à s’entendre.
"Si vous voulez à ce point le bien des gens, pourquoi, bon sang, vous n’arrivez pas à vous mettre à quatre ou à cinq autour d’une table et à avoir un programme commun?".
Reprenant les chiffres du dernier sondage Ipsos/Sopra Steria, M.Ruquier réalise un rapide calcul: Jadot (9%), Mélenchon (9), Roussel (1,5), Hidalgo (5,5) et Montebourg (1,5) totalisent 26%, soit une supposée garantie d’accès au second tour si les candidats de droite restent divisés. À noter qu’aucun de ces candidats ne dépasse les 10%, alors que M.Mélenchon affichait d’habitude une avance confortable sur ces derniers.

Guerre d’ego?

"Ce n’est pas une affaire d’ego", rétorque le président de La France insoumise (LFI). "Nous ne sommes pas d’accord", affirme-t-il ensuite, présageant qu’en cas de tentative d’union, trop de sujets seraient écartés car présentant des conflits irréconciliables. Une réunion de responsables politiques de la gauche en juin à Paris n’avait rien donné.
Même constat du côté de Clémentine Autain (LFI), candidate malheureuse à la mairie de Paris en juin dernier. "À gauche, je regrette qu’on ait un paysage politique avec autant de candidatures", déplore-t-elle sur BFM TV, rappelant toutefois "qu’on ne peut pas gommer […] les débats qui continuent de nourrir les clivages à gauche". Elle finit par plaider que le chef de son parti est "le mieux placé" pour incarner un changement à la fois social et écologique.
Samedi 2 octobre sur RTL, le secrétaire général d’Europe-Écologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou a appelé à l’union de "toute la gauche" autour de son candidat Yannick Jadot, vainqueur de la primaire du parti. "Puisque tous les autres partis se repeignent en vert, je les invite à prolonger le raisonnement, aller au bout de la logique: pour faire de l'écologie soutenez les écologistes", argumente-t-il.
Le 15 septembre, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure avait appelé à l’union de la gauche "derrière le PS", qu’il voit comme "de loin la force motrice à gauche" après les résultats des régionales qui ont vu les socialistes conserver cinq fiefs. Il souhaite voir Anne Hidalgo porter les idées des socialistes, mais laisse la porte ouverte à d’autres candidats. Il accuse par ailleurs Jean-Luc Mélenchon de ne pas vouloir gagner "mais de continuer à témoigner ce que portent les Insoumis".
Ancien du PS, Arnaud Montebourg s’est lancé dans la course à l’Élysée trois mois après avoir appelé à "enlever des candidats" et invitant Mélenchon à ne pas se présenter. "Je considère aujourd'hui qu'il y a impossibilité d'établir l'union de la gauche", a-t-il regretté le 7 septembre sur France Inter.

Et l’union de la droite?

Alors que Les Républicains (LR) attendront le 4 décembre pour déterminer le candidat qui les représentera, les choses bougent à droite au fil de la progression d’Éric Zemmour dans les sondages. L’essayiste qui se réclame de l’ancien RPR (Rassemblement pour la République, dissous en 2002) veut rassembler une droite gaulliste et attirer les déçus du Rassemblement national et de LR.
Des jeunes de Debout la France ont déjà annoncé dans Valeurs actuelles quitter le parti de Nicolas Dupont-Aignan pour rejoindre M.Zemmour. Ce dernier sème aussi la pagaille chez LR en s’étant affiché dans une de leurs permanences avec des jeunes du parti. "Beaucoup de jeunes LR nous rejoignent parce que la dynamique est du côté d’Éric Zemmour", affirme Stanislas Rigault, président de Génération Z.
En tout cas, un (pas encore) candidat tire son épingle du jeu parmi toutes ces divisions: Emmanuel Macron. Alors que les autres candidats se battent pour une place au second tour, l’actuel Président peut se targuer d’un fort potentiel électoral stable depuis plusieurs mois, autour de 25%. Après la récente chute de Marine Le Pen, il apparaît d’autant moins exposé à la concurrence, à six mois du scrutin.
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