Plus de la moitié des Français jugent les supporters de football "idiots" et "dangereux"

© AFP 2023 Valery HACHE / Supporters de NiceSupporters Niçois
Supporters Niçois  - Sputnik Afrique, 1920, 25.09.2021
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Alors que les violences entre supporters de football ont marqué le début de la Ligue 1, un sondage indique que les Français ont une mauvaise image de ces derniers. Plus de la moitié ne se sentent pas en sécurité dans un stade, encore moins avec des enfants.
Le football français subit une escalade de violences entre supporters, et cela se sent dans le dernier sondage Odoxa pour Keneo et RTL publié vendredi 24 septembre. Seulement 35% des Français ont déclaré avoir une bonne opinion des supporters, un chiffre qui a baissé de 10 points en six mois.
Les fans de foot sont souvent perçus comme joyeux (68%), indispensables au spectacle (63%) et chaleureux (55%), mais plus de la moitié des répondants estiment également qu’ils sont dangereux (55%) et idiots (57%).
Autre problème soulevé: la sécurité dans les stades. Un peu plus de la moitié (53%) des Français estiment ne pas s’y sentir en sécurité. Ce sentiment s’amplifie encore davantage lorsqu’ils emmènent des enfants (65%). "Il y a des failles de sécurité dans nos stades", a d’ailleurs reconnu vendredi auprès de L’Est Républicain Sacha Houlié, député et co-rapporteur de la mission parlementaire sur le supportérisme et les interdictions de stade.

Sanctions

Vient alors la question des sanctions. Une grande majorité prône l’interdiction de stade à vie visant uniquement les supporters incriminés (85%) ou les groupes d’ultras (82%). Une plus petite partie juge qu’il faut sanctionner les clubs par des matchs à huis clos (69%) ou en leur retirant des points au classement (58%).
Interrogé par RTL, le patron de la DNLH (Division nationale de la lutte contre le hooliganisme) Thibaut Delaunay évoque une "responsabilité de l’ensemble du dispositif" mais estime néanmoins qu’il convient "d’intervenir sur des identifications et interpellations individuelles de manière à sanctionner les délinquants qui se trouvent dans les tribunes et faire de la pédagogie".
Toujours sur RTL, la ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu affirme que "la solution, ce n'est pas de pénaliser tous les supporters à cause de personnes violentes et qui s'en prennent aux autres". Elle appelle cependant toutes les instances (clubs, associations de supporters, assistances publiques) à être "responsabilisés dans cette affaire".

Quatre matchs concernés

Ces inquiétudes illustrent la multiplication des faits de violence observée lors des matchs de Ligue 1 de ce début de saison. Le 18 septembre, le derby du Nord entre Lens et Lille a vu des affrontements en tribune, où des dizaines de sièges ont été arrachés. Le stade lensois Bollaert-Delelis a été sanctionné de deux matchs à huis clos.
Mercredi 22 septembre, le stade d’Angers qui accueillait une rencontre contre Marseille a vu se dérouler des affrontements entre supporters, incluant des jets de projectiles, suivis par un envahissement du terrain. Seule l’arrivée des forces de l’ordre a mis fin aux coups.
Le même soir, il y a eu durant le match entre l’Olympique de Marseille et Nice des jets de projectiles sur le joueur marseillais Dimitri Payet, ce qui a engendré une bagarre générale à laquelle se sont même mêlés joueurs et membres du staff de Marseille. Le match, interrompu, n’a pas repris ce jour-là et devra être rejoué.
Toujours le 22 septembre, les supporters de Bordeaux et Montpellier se sont affrontés à coups de fumigènes et de barres de fer, faisant 16 blessés.

Explications

Ce vendredi, l’avocat de l’association nationale des supporters, Pierre Barthélemy, a estimé auprès de Sputnik que la crise sanitaire avait pu jouer un rôle, entre confinements et couvre-feux qui ont fait monter la tension.
"Les supporters n’ayant pas pu accéder aux matchs pendant 18 mois, il y a une espèce de rattrapage de frustration extrême sur ce retour dans les stades", a-t-il expliqué.
Lui aussi privilégie les sanctions individuelles plutôt que la fermeture des stades. Selon lui, les huis clos et les sanctions collectives ne contribuent pas à diminuer l’utilisation de matériel pyrotechnique, bien au contraire. Quand "on sait que le prochain match sera à huis clos, au lieu d’utiliser 20 fumigènes, on va en utiliser 300", constate-t-il.
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