Après la pénurie, les masques français ne trouvent plus preneur

Des masques médicaux (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 21.09.2021
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Alors que la pandémie de Covid-19 perdure et que le risque d’une nouvelle vague persiste, une filière tricolore de production de masques sanitaires n’arrive pas à écouler ses stocks face à la concurrence asiatique. C’est notamment le cas de la Coop des Masques en Bretagne qui risque de fermer prochainement.
Neuf mois après son lancement en Bretagne, la Coop des Masques qui produit des masques chirurgicaux et des FFP2 risque la fermeture faute de pouvoir écouler ses stocks, rapporte BFM Business.

"Nous avons pour un million d'euros de masques dans notre entrepôt", explique à BFM Business Guy Hascoët, patron de l’entreprise.

En effet, les acheteurs préfèrent les masques asiatiques, moins chers, bien que le gouvernement ait prôné la production locale pour éviter la pénurie ayant marqué le début de la crise sanitaire.
Ainsi, "quelle sera la capacité d'approvisionnement en cas de nouvelle crise?", s’interroge Guy Hascoët. "On nous a demandé d'aller vite, mais on ne peut pas non plus tirer les prix vers le bas."
Il déplore par ailleurs qu’"aucun enseignement n'a[it] été tiré. Si cela ne change pas, dans six mois, tout est dégagé".

Une filière en crise

La Coop des Masques n’est pourtant pas la seule entreprise à connaître ce problème. Le Syndicat des fabricants français de masques, qui porte la voix des 15 producteurs tricolores, note cette tendance dans toute la filière. Selon le syndicat, l'Asie cumule 97% des achats au premier semestre de cette année.

"La plupart des usines sont à l'arrêt, certaines ont déjà fermé", souligne le patron de l’entreprise, dénonçant "un problème de consignes".

Pourtant, les choses ont avancé depuis la semaine dernière, car 400.000 masques ont été achetés et les commandes sont reparties.

"L'autre problème, c'est le surstockage. Beaucoup de nos partenaires ont déjà des masques pour six mois ou un an, mais ont laissé entendre qu'ils reviendront vers nous au printemps."

Une nouvelle vague évoquée

Le poids de la filière française, qui s’attend à un sursaut, reste néanmoins important, la pandémie n’étant pas encore finie. En effet, malgré le bon taux de vaccination en France, une nouvelle vague n’est pas à exclure, comme l’indique une étude de l’Institut Pasteur publiée le 6 septembre.
Pour éviter une nouvelle vague, l’étude montre qu’"il faudrait que 95% des plus de 60 ans soient entièrement vaccinés, 90% des 19-59 ans et 70% des adolescents", alors que ce seuil n’est pas encore atteint. Selon Santé publique France, 82,8% des plus 60 ans, 86,9% des 19-59 ans et 57,6% des adolescents avaient reçu les deux doses au 15 septembre.
L’Institut Pasteur met également en garde contre la négligence des mesures de protection contre le Covid-19.

"Avec le variant Delta, les personnes vaccinées sont moins bien protégées contre l’infection, même si la protection reste très élevée contre les formes graves", insistent les épidémiologistes, soulignant l’importance de "continuer de respecter les gestes barrières et de porter un masque".

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