Les factures d’électricité pourraient exploser au début de l’année prochaine

© Photo Pixabay / Comfreakélectricité
électricité - Sputnik Afrique, 1920, 20.09.2021
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Les prix des énergies ne cessent de grimper ces derniers temps et risquent de poursuivre leur mouvement ascendant au début de 2022, estime l’Union fédérale des consommateurs-Que Choisir. Elle rappelle toutefois que les pouvoirs publics disposent de moyens de l’éviter et appelle les consommateurs à agir.
Selon les calculs de l’UFC-Que choisir, le prix de l’électricité pourrait de nouveau s'envoler de 10% au début de l’année prochaine.
La société a procédé à une estimation de l’évolution des tarifs ainsi qu’aux raisons de cette nouvelle augmentation pour conclure que c’était dû en premier lieu à la flambée des prix de l’électricité sur les marchés de gros. En effet, le 15 septembre, les prix spots pour la France ont atteint dans la soirée sur les deux principales bourses européennes (EPEX et Nord Pool) 196,58 euros le mégawattheure (MWh), d’après le site RTE-France, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité. Et il n’a pas vraiment reculé depuis puisque le chiffre est de 185,8 euros/MWh ce 20 septembre. À titre de comparaison, le MWh valait environ 178 euros en 2019, selon le ministère de la Transition écologique. Un MWh d'électricité, c'est la consommation approximative d'un ménage français sur un mois.
L’autre raison est le volume d’électricité d’origine nucléaire que le géant EDF doit céder au prix fixe de 42 euros le mégawattheure afin d'éviter qu’il soit seul à profiter de la rente de l'atome. Le dispositif de l'ARENH (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) oblige EDF à partager avec les fournisseurs alternatifs jusqu'à 100 térawattheures (TWh) d'électricité au coût de production. Un chiffre jugé insuffisant par l’UFC-Que choisir.
«Tout porte à croire que la demande totale d’ARENH atteindra un volume record. En partant du postulat prudent qu’elle sera de 170 TWh, le plafond légal de 100 TWh sera largement dépassé, et les fournisseurs devront en conséquence davantage s’approvisionner sur les marchés de gros», constate l’union.
Or, les prix y sont actuellement très élevés, rappelle-t-elle. En faisant l’hypothèse que d’ici à la fin de l’année, ils s’établiront en moyenne à 100 euros le MWh, la hausse pourrait atteindre près de 10% TTC.
«Concrètement, cela représentera une augmentation moyenne de 150 euros sur la facture annuelle d’électricité d’un ménage l’utilisant pour le chauffage […] Au global, l’augmentation de la facture d’électricité depuis le 1er janvier 2019 sera alors de 25%.»

Le gaz et le carburant aussi

Une hausse qui sera d’autant plus sensible que d’autres ont déjà plombé le budget des Français récemment. Ainsi, le SP95 a grimpé de 20% en un an pour avoisiner désormais les deux euros le litre. Le gaz lui a emboîté le pas, avec +7,9% TTC au 1er septembre. Cette majoration avait été annoncée le 27 août dernier par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui l’avait expliquée par la reprise économique mondiale et la forte augmentation du prix de l'or bleu sur le marché international.
Dans ce contexte, le gouvernement français promet de verser une aide «exceptionnelle» de 100 euros aux 5,8 millions de Français bénéficiaires du «chèque énergie» afin de préserver leur pouvoir d'achat face à la hausse des prix, a fait savoir Matignon le 15 septembre.
Toutefois, la majoration risque d’être «bien au-delà du coup de pouce de 100 euros du chèque énergie», indique l’union, rappelant que «80% des ménages» en sont d’ailleurs privés.

Une pétition

L’UFC-Que choisir explique encore que le tiers de la facture d’électricité est constitué de différentes taxes et contributions. Ces dernières rapportent un milliard d’euros à l’État, mais coûtent 57 euros par an à un ménage se chauffant à l’électricité, 48 euros pour un logement équipé pour le gaz et 79 euros à qui utilise du fioul. Dans ce contexte, l’UFC souligne que la fin de la TVA sur les taxes énergétiques permettrait de faire baisser la facture concernant les carburants, le gaz et le fioul domestique.
Dans ce but, elle appelle à signer une pétition, intitulée TVA sur les taxes énergétiques: halte à l’escalade fiscale.
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