«C’est républicain, c’est normal»: échange glacial entre Bertrand et Macron à l’occasion du Beauvau de la sécurité

© AFP 2023 LUDOVIC MARINEmmanuel Macron prononce le discours de clôture du Beauvau de la sécurité à Roubaix, le 14 septembre 2021
Emmanuel Macron prononce le discours de clôture du Beauvau de la sécurité à Roubaix, le 14 septembre 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 15.09.2021
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Le Président de la République, qui ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature, et le candidat à la présidentielle se sont brièvement parlé en amont du discours du chef de l'État sur le Beauvau de la sécurité. Xavier Bertrand, qui tacle Emmanuel Macron sur la sécurité, a promis un «vrai débat».
Pour annoncer plusieurs mesures concernant l'action des forces de l'ordre et le fonctionnement interne de l'institution à l’issue d’une vaste consultation, Emmanuel Macron a choisi Roubaix (Hauts-de-France). Xavier Bertrand, président de la région et candidat à la présidentielle, critique à l’égard de la politique sécuritaire de Macron, était lui aussi présent.
Les deux hommes se sont brièvement parlé en amont de l’allocution du chef de l’État destinée à clore le Beauvau de la sécurité. Échange court ressemblant à un duel.
Répondant au «Merci d’être là» du chef de l’État, Xavier Bertrand a lancé d’un ton sec: «C'est républicain, c'est normal».
«C'est l'esprit qui nous anime. Merci d'ailleurs de continuer à proposer sur ces sujets qui sont si importants», poursuit Emmanuel Macron.
«On aura un débat, un vrai débat [...]. Il va venir», renchérit Xavier Bertrand. Et le Président de riposter: «Il y a aussi des actions que l'on doit conduire, c'est pour ça que les ministres ont fait un gros travail et on va déployer leurs actions au quotidien de nos forces de sécurité».
À la fin de ce bref échange, le président des Hauts-de-France a rappelé qu’il allait s’exprimer sur le dossier de la sécurité le 15 septembre. L’ex-ministre du Travail et de la Santé sous Nicolas Sarkozy tiendra son discours depuis Saint-Quentin (Aisne), ville dont il a été le maire pendant cinq ans, jusqu’en 2016.

​Jouer la carte sécuritaire

Xavier Bertrand, qui s’est déclaré candidat à la présidentielle il y a quelques mois, ne cesse de rappeler ses divergences avec Emmanuel Macron sur les points sécuritaires.
Ainsi, dans une récente interview parue dans Le Figaro, le candidat constate «l’échec profond» en matière de sécurité. D’après Bertrand, Macron n’ayant pas d’expérience comme élu local, il n’est pas capable «de comprendre la réalité du terrain».
«Emmanuel Macron pense que la seule réponse économique permet de régler tous les problèmes. Là encore, il se trompe», lâche le candidat.
​Hier, mardi 14 septembre, Emmanuel Macron a promis une augmentation du budget du ministère de l’Intérieur à hauteur de 1,5 milliard d’euros en 2022. Il a également annoncé son intention de doubler en 10 ans la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique et de simplifier les tâches administratives réalisées par les forces de l’ordre.
Lancée début 2021 en réaction à l’affaire du producteur de musique noir Michel Zecler, tabassé par des policiers à Paris, le Beauvau de la sécurité (concertation entre le gouvernement, les syndicats de police et plusieurs personnalités) avait pour objectif de renouer les liens entre la police et la population.
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