«Tout le monde déteste la police»: quand la fête de l'Humanité dégénère

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Fête (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 12.09.2021
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Une ambiance anti-police régnait le 10 septembre lors de la fête de l'Humanité en Seine-Saint-Denis. Le public a scandé un slogan haineux alors que le rappeur Soso Maness venait de s’en prendre au film Bac Nord. Darmanin appelle les partis de gauche à condamner fermement ces propos.
Un concert du rappeur Soso Maness a été marqué vendredi 10 septembre par des cris anti-police lors de la fête de l'Humanité qui se déroule actuellement dans le parc de La Courneuve en Seine-Saint-Denis et qui regroupe plusieurs ténors des différents partis de gauche.
Diffusée sur Twitter, une vidéo montre le rappeur marseillais, micro en main, répéter plusieurs fois: «Tout le monde», alors que les spectateurs finissent, la main levée, par «déteste la police».
Selon la journaliste de Street Press Maria Aït Ouariane, cette ambiance est intervenue après que le rappeur – déjà incarcéré pour des affaires de stupéfiants – a prononcé des propos insultants sur le film Bac Nord, qui a franchi le cap du million d’entrées depuis sa sortie le 18 août.
​Un slogan qui a fait réagir Gérald Darmanin qui a indiqué sur Twitter attendre des partis de gauche une «condamnation ferme».
​Même son de cloche du côté d’Éric Ciotti.
​Des associations ont également dénoncé des «slogans de haine antiflic».

​Des relations tendues

Les relations entre la police et la population restent complexes. Le rapport de Human Rights Watch (HRW), qui s’appuie sur des recherches effectuées en 2019 et 2020 à Paris et dans sa banlieue, Lille, Strasbourg et Grenoble, montre quelques améliorations, mais aussi l’absence de progrès en matière de réforme des pratiques policières abusives de contrôle d’identité en France.
Selon HRW, la colère face aux abus policiers semble être la cause d’«innombrables conflits de moindre intensité entre la police et les jeunes des quartiers et des banlieues défavorisées».
Cependant, il s’agirait plutôt de cas isolés, la majorité de la population affichant une attitude favorable envers la police. Selon un sondage publié le 7 juin par le baromètre Harris interactive, plus de sept Français sur dix (73%) déclarent lui faire confiance, dont un quart affirme même avoir «tout à confiance» en l’institution.
Cela s’explique notamment par le niveau de préoccupation élevé que la plupart des Français ressentent. Selon le même sondage, pour plus de huit personnes sur dix (84%), la question de la sécurité les «préoccupe».
Le Figaro a publié le 29 juillet les chiffres du bilan analytique de la délinquance, selon lequel le nombre de violences recensées a connu une hausse nette lors de ces six premiers mois de l'année par rapport à la même période en 2019.
Au total, 110.000 actes de violence ont été enregistrés dans les zones rurales et périurbaines au cours du premier semestre 2021, contre 90.000 en 2019. La Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône, le Nord, et le Val-de-Marne sont les départements où le taux d'infraction connaît une hausse de 6 à 10% par rapport à celui de 2019.
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