Il faut changer de politique après le retrait US d’Afghanistan, estime Poutine

© Sputnik . Mikhaïl Voskresenski / Accéder à la base multimédiaVladimir Poutine
Vladimir Poutine - Sputnik Afrique, 1920, 03.09.2021
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La démocratie ne doit pas être imposée par la force, estime le Président russe. Ce qui est arrivé en Afghanistan est une «catastrophe», dit-il en faisant écho aux républicains américains. Il importe d’en tirer des conclusions et de changer de politique internationale, selon lui.
Commentant le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, Vladimir Poutine a noté que l’essentiel était de tirer des leçons de cette campagne et de modifier la politique appliquée.
«Est-ce la fin d’une hégémonie de l’Occident? Il faut que les leçons [de cette campagne], et il y en a, soient bien comprises et que des changements soient apportés dans la politique», a-t-il indiqué lors d’une session du Forum économique oriental.

Tirer les bonnes conclusions

«Les sanctions sont la poursuite de la même politique d’imposition de ses standards», a ajouté le Président. Rappelons que le 31 août, Joe Biden a déclaré qu’avec le retrait des militaires américains d’Afghanistan, au bout de 20 ans de présence, a pris fin une «ère d'opérations militaires majeures visant à refaire d'autres pays».
Or, Washington continue à imposer ses valeurs même après avoir commis des erreurs en Afghanistan, note Vladimir Poutine. «Si un peuple a besoin de la démocratie, il y arrivera lui-même, il ne faut pas l’imposer par la force», a renchéri le Président russe.

Une «catastrophe»

Pour lui, la situation en Afghanistan est une «catastrophe». Les États-Unis, avec tout leur pragmatisme, y ont perdu plus de 1.500 milliards de dollars, rappelle-t-il. «Et si l’on regarde le nombre de personnes abandonnées en Afghanistan, qui ont travaillé pour l’Occident, les États-Unis et leurs alliés, il s’agit d’une catastrophe pour l'humanité en plus.»
Dans ce contexte, M.Poutine avance que «si des conclusions capitales en sont tirées, nous pourrons assister à des changements globaux de la politique internationale». Et d’ajouter: «Si ce sera, ou non, la fin d’une domination dépend en premier lieu du potentiel économique des pays présents sur la scène internationale».

Une évacuation rapide

Les troupes américaines ont quitté l’aéroport de Kaboul dans la nuit du 30 au 31 août, deux semaines après la prise de la capitale par les talibans* chassés du pouvoir il y a 20 ans. Selon leur porte-parole Zabiullah Mujahid, les États-Unis ont perdu face aux islamistes et n’ont pas atteint les objectifs fixés.
Cependant, Joe Biden a qualifié l'évacuation de ses troupes d’«extraordinaire succès». Selon lui, il ne s’agissait pas d’une mission de guerre, mais d’«une mission de miséricorde».
L’organisation du retrait a cependant été vivement critiquée par les Républicains pour qui cette opération a été un «désastre complet», comme l’a indiqué sur Fox News Jody Hice, représentant de la Géorgie à la Chambre des représentants. Ce dernier appelle même le 46e Président des États-Unis à démissionner de son poste.
Le sénateur républicain Lindsey Graham a employé le même terme de «catastrophe» que Vladimir Poutine pour décrire la fin de la guerre en Afghanistan. «Nous laissons derrière nous des milliers d'alliés afghans. Nous allons laisser des centaines de citoyens américains derrière nous. La chance d'un autre 11 septembre vient de monter en flèche.»
*Organisation terroriste interdite en Russie
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