«On dort la peur au ventre»: un député LR dénonce l’insécurité à Mayotte

© Photo Pixabay / anymal2Mayotte
Mayotte - Sputnik Afrique, 1920, 01.09.2021
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Après la visite de deux ministres, M. Darmanin et M. Lecornu, le député LR à Mayotte Mansour Kamardine a fait part sur Europe 1 de «l’insécurité prégnante» qui touche ce département, notamment en raison de l’immigration incontrôlée.
Que se passe-t-il à Mayotte? Les grands reportages se multiplient, des ministres se rendent sur place, et des mesures spécifiques à ce territoire sont annoncées. Mardi 31 août, le député Les Républicains Mansour Kamardine intervient sur Europe 1 pour dénoncer l’insécurité dans ce département, le plus pauvre de France.
La source du problème, selon lui: l’immigration clandestine. «Aujourd’hui, il y a plus d’étrangers à Mayotte, dont une grosse partie en situation irrégulière, qui viennent accoucher alors qu’il y a des hôpitaux qui fonctionnent dans les pays limitrophes dans le seul destin de voir leurs enfants accéder à la nationalité française. C’est ce détournement qu’il faut absolument empêcher», explique-t-il.
«Il est clair que cette insécurité prégnante sur le territoire puise en partie sa source dans l'immigration clandestine», estime-t-il. 
Concrètement, les Mahorais sont reclus chez eux, «avec la peur de sortir la nuit». «On met des barrières à travers les fenêtres et malgré cela on dort la peur au ventre. Ça pose vraiment problème», décrit le parlementaire, pour qui «Mayotte est une prison à ciel ouvert».

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En visite à Mayotte lundi 30 août, Gérald Darmanin a indiqué vouloir limiter davantage le droit du sol. À ce titre, ce département d’outre-mer fait déjà exception, puisqu’il faut qu’au moins un des deux parents soit en situation régulière et ininterrompue sur le territoire depuis au moins trois mois avant la naissance pour que l’enfant acquière la nationalité française. Le ministre de l’Intérieur souhaite faire passer ce délai à un an.
De plus, Mayotte recevra deux navires intercepteurs supplémentaires pour surveiller les eaux territoriales, en particulier à proximité des Comores, d’où viennent un grand nombre d’immigrés. M. Darmanin, rappelant que 400 policiers et gendarmes y ont été envoyés depuis l’élection d’Emmanuel Macron, en a annoncé 40 en plus.
Également présent sur place, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu s’est quant à lui attaqué à l’inégalité sociale. «Dès la fin 2021, début 2022, nous allons prendre une ordonnance pour [revaloriser] les retraites des Mahorais et des Mahoraises», a-t-il promis. Une loi prévoit que le niveau d’égalité réelle entre Mayotte et le reste de la France soit égal d’ici à 2036, mais le ministre a «bon espoir» que la «convergence sociale» ait lieu plus tôt.

Pauvreté

Bien que cette collectivité d’outre-mer soit devenue un département français en 2011, le niveau de vie des habitants est en baisse depuis, selon l’Insee. Il y est six fois plus faible qu’en métropole, même si les minima sociaux y sont appliqués. En 2018, 77% des habitants y vivaient sous le seuil de pauvreté national.
Toujours selon l’Insee, ce phénomène s’explique par l’arrivée massive d’étrangers avec de faibles ressources, principalement des Comores. Dans un même temps (entre 2012 et 2017), de nombreux Mahorais avec des niveaux de vie plus élevés sont partis vers la métropole ou La Réunion. Le taux d’emploi des natifs de l’étranger ne s’élève qu’à 23%. «Il y a des gens qui cherchent à trouver l'Eldorado à Mayotte. Sauf que, quand ils arrivent, ils croisent la misère», résume M. Kamardine sur Europe 1.
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