Les rodéos de jet-skis se multiplient en Méditerranée, la loi bientôt durcie?

© Photo Pixabay / dimitrisvetsikas1969Un jet-ski
Un jet-ski - Sputnik Afrique, 1920, 24.07.2021
S'abonner
Les rodéos de jet-skis explosent sur les côtes méditerranéennes, obligeant les forces de l’ordre à multiplier les patrouilles. Pour garantir la sécurité des usagers, la préfecture maritime de Méditerranée soutient, au micro de Sputnik, la saisie des scooters des mers proposée par une députée.

Alors que sur la terre ferme les rodéos de deux-roues sont devenus monnaie courante, jusqu’à se dérouler sur le parvis des mairies comme à Lyon, en mer aussi le phénomène se développe.

Les courses sauvages de jet-skis sont en effet devenues un fléau sur les littoraux méditerranéens, dans le sillage d’une démocratisation des activités nautiques. Dépassant les limitations de vitesse et mettant parfois en péril les baigneurs, les chauffards des mers obligent les forces de l’ordre à multiplier les opérations coups de poing.

La dernière en date, dans la baie de Marseille, a entraîné la mobilisation d’une trentaine d’agents et débouché sur 19 procès-verbaux, principalement sur des jet-skis de grosse cylindrée, rapporte la préfecture maritime de la Méditerranée dans un communiqué.

«Ce sont des comportements incompatibles avec l’activité des autres usagers de la mer. Nous sommes extrêmement vigilants, nous faisons beaucoup de vérifications, de patrouilles. Excès de vitesse, conduite dangereuse, non-respect des zones de baignade, on vérifie qu’ils respectent la réglementation», explique à Sputnik la capitaine Christine Ribbe, porte-parole du préfet maritime.

L’explosion de la fréquentation sur le littoral méditerranéen ne fait qu’amplifier le problème, profitant au commerce de jet-skis et forçant les autorités à rester sur un qui-vive permanent. Les opérations de sauvetage en Méditerranée ont d’ailleurs bondi de 21% en 2020, celles impliquant les véhicules nautiques et engins de plages augmentant tout particulièrement (+31%), selon la préfecture maritime.

Durcir la loi?

Le travail des forces de l’ordre est compliqué par un arsenal législatif peu adapté, les sanctions se résumant souvent à de simples amendes de 35 euros, rapporte Le Figaro. Il n’est pas rare de voir les contrevenants repartir sur leurs jet-skis, après intervention du loueur.

«L’arsenal législatif, conçu à une période où il y avait une moindre fréquentation, n’est plus adapté. On est face à une démocratisation des pratiques nautiques et à une importation d’une certaine forme de délinquance», explique ainsi au quotidien Michel Sastre, premier vice-procureur de la République au tribunal judiciaire de Marseille.

Pour tenter de pallier ces manques, la députée des Bouches-du-Rhône Claire Pitollat (LREM) a proposé de renforcer le droit maritime. Elle souhaiterait notamment permettre la saisie immédiate des jet-skis après infraction et milite pour la création de fourrières maritimes. Des mesures qui pourraient bientôt faire l’objet d’une expérimentation, du côté de Marseille. Le projet est salué par la préfecture maritime, qui aimerait y voir le signe d’un changement durable.

«Plus qu’un décret expérimental au niveau de Marseille, on aimerait que ça passe dans la loi», explique ainsi à Sputnik Christine Ribbe.

De quoi freiner peut-être le phénomène des rodéos nautiques, qui commence déjà à déborder des littoraux. Des rodéos fluviaux sont en effet apparus, notamment sur la Saône, du côté de Lyon, à en croire des vidéos publiées sur les réseaux sociaux par le syndicat Alliance Police nationale.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала