La menace terroriste est «de plus en plus complexe à traiter» en France, selon la DGSI

© AFP 2023 THOMAS SAMSONCouronnes de fleurs après l'attentat de Rambouillet
Couronnes de fleurs après l'attentat de Rambouillet - Sputnik Afrique, 1920, 08.07.2021
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Le risque d’attentat terroriste continue de planer sur le territoire national, selon la DGSI. La tâche de surveillance est rendue ardue par une menace de plus en plus protéiforme.

Près de trois mois après l’attaque de Rambouillet, qui a coûté la vie à une fonctionnaire de police, la menace terroriste se maintient «à un niveau élevé», a déclaré Nicolas Lerner, patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à France info.

Depuis dix-huit mois, cinq projets d’attentats ont ainsi été déjoués en France, alors que sept autres ont atteint leur cible, rapporte le haut responsable. Les risques deviennent de plus en plus délicats à gérer, avec notamment la multiplication des «loups solitaires», ces individus qui passent à l’action sans être affiliés à une organisation terroriste.

«Cette menace devient de plus en plus complexe à traiter. À côté de la menace que je vais appeler “traditionnelle”, il est apparu ces dernières années des individus isolés, autonomes, sans lien avec ces organisations terroristes. Ils ne sont pas inscrits au sein de cellules, mais décident, sous l'effet de la propagande à laquelle ils sont réceptifs, de passer à l'acte», explique ainsi Nicolas Lerner à France info.

La détection de ces individus isolés accapare désormais la plus grande partie des moyens des services de renseignements, ajoute le haut fonctionnaire. Pour tenter de juguler ce terrorisme protéiforme, la DGSI va recruter 1.200 nouveaux agents d’ici 2024, ce qui portera ses effectifs à 5.000 employés.

Des candidatures pourront d’ailleurs être déposées sur le nouveau site Internet de l’institution, ouvert ce 7 juillet. C’est la première fois que la Sécurité intérieure, qui cultive naturellement le secret, se lance ainsi sur la Toile. Un choix assumé par Nicolas Lerner, qui souhaite mieux communiquer sur les «missions au quotidien» de son service, qui ne compte pas «que des James Bond».

Un procès à haut risque

Au-delà de la menace quotidienne, la DGSI aura également les yeux rivés sur le procès des attentats du 13 novembre 2015, qui doit s’ouvrir le 8 septembre prochain. Une séquence judiciaire susceptible de «générer des tensions exacerbées», voire de déboucher sur «des actions violentes», s’inquiète Nicolas Lerner sur France info.

Le procès hors norme devrait en effet accaparer l’opinion pendant de longs mois, possiblement jusqu’en avril 2022. Plusieurs accusés y seront jugés, dont Salah Abdeslam, seul survivant du commando qui avait fait 131 morts à Paris et Saint-Denis en 2015. Ce dernier s’est d’ailleurs récemment séparé de son avocat, le médiatique Franck Berton vu à l’œuvre dans l’affaire Florence Cassez, rapporte Marianne.

Ce «procès du siècle» prendra place dans la plus grande salle d’audience jamais construite en France, bâtie spécialement pour l’occasion. La cour d’appel de Paris a donné son accord à ce que les débats soient filmés. Plus de 300 avocats et près de 1.800 parties civiles devraient y prendre part.

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