Une partie de la classe politique se dresse contre la vaccination obligatoire des soignants

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Seringue - Sputnik Afrique, 1920, 05.07.2021
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Sur fond du débat autour de l’obligation vaccinale, Nicolas Dupont-Aignan s’est exprimé auprès de BFM TV. Il a souligné le profit de l’immunisation des «personnes en comorbidités et âgées» sans pour autant vouloir la rendre nécessaire à tous. Plusieurs autres politiciens partagent son opinion.

Le débat se poursuit concernant la vaccination obligatoire du personnel médical, le Premier ministre ayant lancé ce lundi 5 juillet des consultations sur le sujet. Invité de BFM TV le 4 juillet, le leader de Debout la France, en lice pour la présidentielle de 2022, s’est opposé à l’obligation vaccinale pour le personnel médical et pour l’ensemble des Français.

Dans une tribune publiée le 3 juillet, 200 professionnels de la santé ont demandé au gouvernement de l'instaurer pour les soignants des hôpitaux et des Ehpad «avant le début du mois de septembre» face à la menace du variant Delta.

S’exprimant sur le sujet, Nicolas Dupont-Aignan a déclaré au micro de la chaîne que ce «sont des héros n’ont pas besoin d’être des boucs émissaires».

«Les soignants ont besoin de masques, de tests et ils ont besoin, quand ils sont malades, qu'on ne les force pas à venir travailler. Et avant de vouloir les vacciner de force avec des effets collatéraux dramatiques, des départs de soignants, un hôpital abîmé», a-t-il indiqué en appelant à arrêter «cette espèce de pression».

Il a également noté qu’il s’agissait d‘«une liberté fondamentale».

«C’est un vaccin qui apporte des choses pour les personnes en comorbidités, âgées. Et je n’ai jamais critiqué la vaccination pour ces personnes qui risquent la mort», a-t-il souligné en ajoutant que «les Français ont le droit de disposer de leur corps».

Son opinion est partagée par Alexis Corbière, député de La France insoumise (LFI). Invité de Franceinfo, il s’est dit être «agacé» par le fait que les soignants soient «la cible d’attaques» qu’il «considère comme injuste».

LFI et le RN appellent à ne pas cibler les soignants

En mars, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national (RN), ont appelé à ne pas jeter l’opprobre sur les soignants qui refusent de se faire vacciner.

«Ce serait irresponsable de désigner comme boucs émissaires nos soignants qui font un travail exemplaire depuis le début de la crise», alors que «le gouvernement a alimenté la défiance sur le vaccin depuis le début» avec ses «mensonges à répétition», a estimé M.Bardella pour France Inter/Franceinfo/Le Monde, selon l’AFP.

Interrogé sur France 3 sur ce même sujet, M.Mélenchon a jugé «un peu curieux qu'on finisse toute cette histoire par remettre en cause ceux qui soignent. C'est ridicule, et à certains égards tellement caractéristique de la macronie». Il a par conséquent refusé de «participer aux meutes qui désignent une profession, la montrent du doigt et la culpabilisent».

En outre, il avait fait part en novembre de son opposition à la vaccination obligatoire sur Twitter.

Marine Le Pen a quant à elle déclaré à l’occasion du congrès du Rassemblement national à Perpignan le 4 juillet qu’elle y était elle aussi:

«Je suis opposée à toute forme de vaccination obligatoire, pour les soignants, mais encore plus pour la population générale».

S’ajoutent également à la liste Florian Philippot, président des Patriotes et ex-bras droit de Le Pen, dont le fil Twitter prouve une position tranchée et François Asselineau, président de l’UPR.

Xavier Bertrand, déjà candidat à droite pour la présidentielle, s’opposait dès novembre 2020 à toute forme d’obligation, tout comme Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, en février.

L’écologiste et candidat Yannick Jadot avait quant à lui outré nombre de ses militants, en novembre, souhaitant imposer la vaccination à l’ensemble des Français. Une position unique à gauche.

Quant à la population générale, Olivier Véran a annoncé le 2 juillet lors d’un déplacement dans les Hauts-de-Seine ne pas vouloir «contraindre les Français à se faire vacciner».

Le ministre de la Santé a toutefois établi comme objectif une immunisation à «au moins une dose» pour 80% des professionnels des Ehpad et des établissements de santé «d’ici le mois de septembre». Il s’est aussi dit favorable à ce qu’une loi en ce sens soit adoptée le plus rapidement possible.

Un projet de loi prévu

Actuellement, le gouvernement prépare un projet de loi permettant de rendre l’inoculation du vaccin obligatoire pour les soignants, malgré le fait qu’Emmanuel Macron ait assuré il y a six mois que la vaccination «ne sera [it] pas obligatoire».

L’avis de la population

D’après une enquête Odoxa-Backbone Consulting réalisée pour Franceinfo et Le Figaro publié le 1er juillet, plus des deux tiers des sondés, soit 72%, sont pour le fait que la vaccination soit obligatoire pour le personnel soignant, tandis que 58% souhaitent la rendre nécessaire pour l’ensemble de la population.

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