«Argent sale»: contrôlé par le groupe de Bernard Arnault, Le Parisien accusé de partialité

© SputnikUne action d'Attac devant la Samaritaine à Paris, 3 juillet 2021
Une action d'Attac devant la Samaritaine à Paris, 3 juillet 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 05.07.2021
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Le collectif d’altermondialistes, qui a peint en noir des vitrines de la Samaritaine pour dénoncer «l’enrichissement indécent» du propriétaire du groupe LVMH, reproche désormais au Parisien, qui a qualifié cette action de vandalisme, d’être partial, car contrôlé par le milliardaire.

Une trentaine d’activistes du collectif Attac ont tagué une façade de la Samaritaine samedi 3 juillet avec des inscriptions «Argent sale». Une grande banderole a été déployée devant le siège de LVMH, propriétaire du grand magasin situé au cœur de Paris. «Le Gang des Profiteurs. Faisons payer les profiteurs de la crise», ont-ils écrit.

​Selon les informations du Figaro, les manifestants n’ont pas été arrêtés.

Acte de vandalisme

Suite à leur acte, le débat sur la logique du capitalisme et l’enrichissement personnel est toujours aussi vif.

Le lendemain, le groupe a expliqué que ses actions n’entraînaient pas de dégradations durables, et dans le cas de la Samaritaine, les vitrines ont été aspergées avec de la gouache noire diluée avec de l’eau, une substance non polluante et qui se nettoie très facilement.

Ce 5 juillet, l’Attac a accusé de partialité Le Parisien qui a qualifié l’action de «vandalisme insensé».

Sur Twitter, le collectif juge que la position du quotidien peut être expliquée par le fait qu’il appartienne au groupe LVMH, propriété de Bernard Arnault.

​Plusieurs politiques ont vu dans ce geste uniquement l’acte de vandalisme, comme la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

​Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes Clément Beaune a qualifié l’acte de «bêtise».

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse (Soyons libres), a préféré souligner que leur mode d’action ne permettait pas d’avoir plus de justice sociale: «Pour financer la solidarité, il faut d’abord que la France reste un pays de créateurs et d’entrepreneurs».

​«Il ne faut pas jouer contre son camp»

La Samaritaine a été fermée pour rénovation pendant 16 ans. Le célèbre magasin a finalement rouvert fin juin. D’après l’AFP, le coût de travaux menés par le groupe LVMH, actionnaire majoritaire du grand magasin, s’élève à 760 millions d’euros.

Depuis sa réouverture, le bâtiment accueille un hôtel de luxe, des bureaux, une crèche et des logements sociaux. En 2019, LVMH a indiqué que 800 postes seront créés directement au magasin (avant la fermeture le magasin employait plus de 700 salariés) et qu’avec les bureaux, plus de 2.400 emplois directs seront pérennisés sur site.

Selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, l’attaque du collectif n’est pas parvenue à atteindre sa cible.

«La seule chose qu’ils attaquent, c’est l’emploi. Il y a la Samaritaine qui rouvre. 3.000 emplois qui sont créés, il y a des investissements qui sont faits. Je veux bien qu’on combatte le capitalisme, mais à un moment il ne faut pas jouer contre son camp», a déclaré Gabriel Attal sur France Inter ce lundi.

Selon lui, la réouverture du grand magasin peut être utile «dans une logique de tourisme et de consommation» en France.

L’action symbolique

La gauche radicale semble être le seul camp à prendre le parti des activistes. Pour Adrien Quatennens, coordinateur de la France insoumise et proche de Jean-Luc Mélenchon, l’action était purement symbolique et ciblait le problème de l’évasion fiscale.

«Anne Hidalgo s’indigne de l’action symbolique d’Attac à la Samaritaine. Si un peu de peinture c’est du "vandalisme", beaucoup d’évasion fiscale c’est quoi?», s’interroge-t-il.

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