Le gouvernement craint une fracture entre vaccinés et non vaccinés face à la menace d’une 4e vague

© AP Photo / Francois MoriGabriel Attal, porte-parole du gouvernement
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement  - Sputnik Afrique, 1920, 01.07.2021
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Invité sur LCI, Gabriel Attal a admis craindre l’apparition d’une «fracture» entre vaccinés et non vaccinés en cas de rebond épidémique avec la mise en place de nouvelles restrictions. Il a également confirmé que le vaccin pourrait être rendu obligatoire pour les soignants dès septembre.

Alors qu’une récente modélisation de l’Institut Pasteur laisse présager une quatrième vague d’hospitalisations à l’automne, notamment à cause du variant Delta, une telle perspective inquiète au gouvernement. Son porte-parole, Gabriel Attal, n’a pas caché sa crainte d’une «forme de fracture» entre vaccinés et non vaccinés, sachant que ces derniers sont de plus grands contaminateurs (12 fois plus selon Pasteur).

«C’est vrai que si les Français qui ont fait le choix de se faire vacciner devaient avoir une perspective de nouvelles restrictions parce que l’épidémie repart chez des personnes qui, elles, n’ont pas voulu se faire vacciner, en termes de cohésion des Français, je pense que ça peut créer des difficultés», a-t-il admis ce jeudi 1er juillet sur LCI.

Il avait déjà fait part de son inquiétude dans son entretien aux Échos, publié la veille: «ceux qui sont vaccinés ne toléreront pas de nouvelles restrictions liées au refus de vaccination de certains autres». Et d’ajouter que les vaccinés «n'accepteront pas longtemps, non plus, que leurs impôts paient les tests de personnes qui veulent aller en discothèque, mais pas se faire vacciner».

Règles différentes

À ce propos, Olivier Véran s’est dit «ouvert» à la possibilité de rendre payant le test PCR pour les non-vaccinés. Une mesure qui servirait à lutter contre les «tests de confort». «C’est une piste à l’étude», mais «pas pour tout de suite», a précisé le ministre de la Santé sur Franceinfo, lequel préfère attendre que tous les Français qui le souhaitent aient le temps de recevoir les deux injections.

Plusieurs villes et pays ont introduit des mesures octroyant des privilèges aux vaccinés. C’est le cas à Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, qui interdira dès fin août l’accès aux centres commerciaux, restaurants, et boutiques aux non-vaccinés. Le Koweït limite déjà l’accès à ces lieux aux seuls vaccinés, tandis qu’au Pakistan, la plupart des activités en intérieur (fêtes, cinéma) seront réservées aux personnes vaccinées.

Vaccination obligatoire

Sur LCI, Gabriel Attal a également confirmé ses propos dans Les Échos sur la vaccination obligatoire des soignants: «quand on est soignant dans un Ehpad et qu'on travaille au contact de personnes fragiles, je pense qu'on a une responsabilité particulière à se faire vacciner». Une telle mesure pourrait être annoncée dès septembre. Avant d’en arriver là, il préfère conserver «le choix de la confiance plutôt que de la coercition», estimant que cette option «a plutôt très bien marché».

En Italie, les soignants sont obligés de se faire vacciner depuis le mois d’avril. Au Royaume-Uni, le personnel des maisons de repos a jusqu’à octobre pour être vacciné. À Moscou et dans de nombreuses régions russes, face à la propagation du variant Delta et un faible taux de vaccination, cette dernière a été rendue obligatoire pour une large part des employés, pas seulement dans le secteur de la santé, mais aussi des services publics, les transports, les restaurants, les hôtels et l’éducation.

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