Cette édile de Lyon avoue «changer de trottoir» pour «pouvoir passer plus sereinement», après avoir nié le problème

Lyon - Sputnik Afrique, 1920, 01.07.2021
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Depuis septembre 2019, lorsqu’une pétition a été lancée, des habitants de la Guillotière, quartier sensible de Lyon, ne se sentent pas en sécurité. La maire du VIIe arrondissement, Fanny Dubot, qui assurait à l’époque «ne pas voir de soucis», a finalement elle-même reconnu «faire un détour» pour éviter la place Gabriel-Péri.

Des habitants de la Guillotière, quartier situé à quelques minutes de la place Bellecour, à Lyon, attendent toujours des mesures de la part des autorités locales pour résoudre les problèmes d’insécurité. Dans ce contexte, ils ont été étonnés de lire mercredi 30 juin dans Le Progrès les propos de Fanny Dubot, maire écologiste du VIIe arrondissement, qui a avoué «faire un détour» pour éviter la place Gabriel-Péri. Cette dernière a mauvaise réputation du fait de cas d’insultes, de harcèlements et d’agressions contre des femmes.

«Je change de trottoir pour pouvoir passer plus sereinement, être sûre qu’on n’attrape pas mon sac, etc. Après, on se fait interpeller et siffler partout», a-t-elle déclaré au journal.

Elle a cependant nuancé son propos en assurant qu’elle ne pensait pas que «le harcèlement de rue soit spécifique à la place».

Sur son compte Twitter, l’association La Guillotière en colère a dénoncé ce changement de discours de l’édile.

«Le discours de Fanny Dubot a bien changé sur la Guillotière différemment au nôtre. La maire nous disait “ne pas voir de soucis” et maintenant elle modifie son parcours, comme 90% des Lyonnaises? Incroyable de lire ça», regrette l’association.

​Ironisant sur les propos de Mme Dubot, l’association La Guillotière en colère a même proposé à l’édile de rejoindre ses rangs.

La réaction des autorités

De son côté, la maire a précisé à BFM Lyon qu'elle parlait comme habitante du quartier.

«Effectivement, à certains moments de la journée, il y a beaucoup de monde, donc j'ai expliqué au Progrès qu’hommes et femmes, on se sentait obligé de faire un détour et passer de l'autre côté du trottoir pour ne pas être embêtés», a-t-elle expliqué.

Quoiqu’il en soit, le maire de Lyon Grégory Doucet, cité par le média, a promis de «faire de la place Gabriel-Péri un quartier apaisé» et a rappelé avoir déjà «intensifié la présence policière sur cette place».

Le quartier en lutte contre l’insécurité

C’est en septembre 2019 que l’association La Guillotière en colère a lancé une pétition en ligne pour signaler aux autorités la situation déplorable dans ce quartier qui «devient une zone de non-droit en plein cœur de la ville de Lyon». Les habitants se plaignaient notamment d’«un réel sentiment d’abandon et de “sacrifiés” face aux décisions prises pour le bien-être de la population des autres quartiers de la ville».

En janvier 2021, la présidente de l'association Nathalie Balmat a raconté à Franceinfo que si en matière de tranquillité publique la situation s’est améliorée «du simple fait des couvre-feux et confinements», en revanche, «le problème de l'insécurité reste plein et entier».

L’une des villes les plus dangereuses de France

Selon le site d'analyse Ville-Data, Lyon et le département du Rhône se trouvent à la 5e place dans le classement des villes et départements les plus dangereux, tous crimes et délits confondus.

«Avec un nombre total de 123.777 crimes et délits en 2020 pour une population de 1.876.051 habitants, le département du Rhône présente un risque par habitant d'être victime d'un crime ou d'un délit de 1 pour 15,16 ou 6,6%», indique le site.

Lundi 28 juin, lors du match entre la France et la Suisse, le quartier Mercière de la ville a vu une violente rixe entre un groupe de supporters des Bleus et des individus encapuchonnés ou cagoulés, qui seraient apparemment des militants d’«extrême droite», selon un témoin.

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