Les normes islamiques asservissant les femmes gagnent du terrain en Europe, alerte une écrivaine ayant fui l’Iran

© AFP 2023 LOIC VENANCEChahdortt Djavann
Chahdortt Djavann - Sputnik Afrique, 1920, 27.04.2021
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Une romancière française née en Iran fustige, dans son nouveau livre, l’idéologie islamiste et les maux qu’elle cause aux femmes. Invitée de CNews, elle a averti que ces «dogmes» asservissant les femmes s’implantent toujours davantage en Europe.

Chahdortt Djavann, écrivaine iranienne exilée en France depuis 1993, a fait paraître, le 7 avril, son nouveau roman, «Et ces êtres sans pénis!», consacré à la condition des femmes dans de nombreux pays musulmans et en particulier en Iran. Invitée sur le plateau de CNews le 25 avril pour le présenter, l’auteur a constaté que les «dogmes qui écrasent les femmes dans les pays musulmans régissent de plus en plus nos sociétés européennes».

​Interrogée sur le récent acte terroriste de Rambouillet où une fonctionnaire de police a été égorgée, l’écrivaine a en effet averti: «On aurait tort de dire que c’est l’affaire de l’Iran, c’est l’affaire de l’Égypte, c’est l’affaire de l’Arabie saoudite». Selon elle, «ces dogmes […], tuent aussi ici et veulent réduire les femmes à des êtres» inférieurs.

Mettre en exergue le sort des femmes

Dans son nouvel ouvrage, la romancière a «essayé d’écrire sur ces femmes dont la vie bascule d’une façon tragique tout simplement parce qu’elles sont des êtres sans pénis, tout simplement parce qu’elles sont femmes».

«J’ai essayé de créer ces histoires d’une façon tangible, palpable, pour que les gens puissent les sentir, les ressentir, puissent comprendre leur joie, leur vie, leurs sentiments», a-t-elle détaillé sur CNews.

En outre, Mme Djavann s’est exprimée sur le mouvement #Metoo qui, a-t-elle souligné, «n'a pas contaminé la Chine, l'Inde et les pays musulmans».

​«Il faut se poser la question de pourquoi il n’y a pas eu une seule femme parmi celles-ci […] qui ait été mariée de force à 12-13 ans par leurs parents.» Dans ces cas-là, fait-elle ressortir, il ne s’agit ni de pédophilie, ni de viol, ni de harcèlement sexuel.

Une Iranienne qui parle

Née en 1967, dans une famille aristocratique de l’Azerbaïdjan iranien, la romancière a été arrêtée à 13 ans, après la révolution islamique de 1979, pour avoir manifesté contre les mollahs, rappelle Le Monde. Elle s’est ensuite exilée à Paris, en 1993, où elle a appris le français en autodidacte.

Dans une dizaine d’ouvrages, Chahdortt Djavann a toujours condamné l’idéologie islamiste tout en relatant son expérience personnelle.

Elles résistent contre l’obscurantisme religieux

Chahdortt Djavann n’est pas la seule femme à avertir des dangers de l’obscurantisme religieux et de l’islamisme en Europe. C’est aussi le cas notamment de Zineb El Rhazoui, ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo, opposante à l'islam politique qui vit sous protection policière depuis l'attentat de janvier 2015 ayant tué huit de ses collègues. Elle a notamment déclaré, en 2017, que «l'islam doit se soumettre à la critique», et fait régulièrement l’objet de menaces de mort.

«Toutes les personnes qui osent critiquer l’islam en France et ailleurs dans le monde démocratique sont diffamées, disqualifiées, accusées, sans vergogne, d’être des gens d’extrême droite», a-t-elle déclaré en 2020 au Figaro. Et d’ajouter: «Aujourd’hui, où que le regard se pose dans l’espace public, on voit des manifestations de l’islamisation de la société. Pourtant, le déni est encore très répandu».

Pour sa part, la journaliste Sonia Mabrouk précisait, dans un autre article du Figaro: «Il faut discuter, tendre la main aux autres, y compris aux femmes portant le voile car ça n’a pas de sens de les exclure. Il est aussi absolument nécessaire de convaincre ceux situés dans la zone grise, ces Français musulmans encore attachés à la République et à la France, pour ne pas les laisser glisser et rallier le camp adverse.»

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