Interrogée le 27 mars par BFMTV sur la polémique autour du syndicat étudiant Unef, l'adjointe à la mairie de Paris Audrey Pulvar a déclaré: «Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément».
Et «s'il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n'est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux».
Ces déclarations interviennent après une semaine d'intenses polémiques autour de l'Unef dont la présidente, Mélanie Luce, avait défendu l'organisation de réunions «non-mixtes» pour «permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent».
Indignation à droite et jusque dans la majorité présidentielle
Les propos de Mme Pulvar, une proche d'Anne Hidalgo, ont provoqué des commentaires indignés.
«Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme “acceptable”», a réagi sur Twitter l'actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!).
Je crois à l’indivisibilité de la République & à l’unité de la nation. Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme "acceptable"! Je serai toujours un rempart face à ceux qui tentent de fracturer notre pays.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) March 27, 2021
La tête de liste LREM en Ile-de-France, Laurent Saint-Martin, a dénoncé une «forme d'essentialisme» qui «est à la base de la construction de la pensée raciste».
«On peut demander à une femme blanche ou à un homme blanc de se taire».
— Laurent Saint-Martin (@LauStmartin) March 27, 2021
Non. Jamais. Cette forme d’essentialisme est à la base de la construction de la pensée raciste.
Notre République, plus que jamais, est une et indivisible.
https://t.co/k0nBaUcRV5
«Après avoir été élue grâce à des élus Verts qu'elle qualifie d'anti-républicains, que dit Anne Hidalgo de son adjointe ségrégationniste ?», a demandé Rachida Dati (LR).
Après avoir été élue grâce à des élus Verts qu’elle qualifie d’anti-républicains, que dit @Anne_Hidalgo de son adjointe ségrégationniste ? Tout est choquant dans l’itw @BFMTV d’@AudreyPulvar ! Stop aux accommodements avec la République et ses lois ! #HidalgoLâcheté pic.twitter.com/ea49zNMwUQ
— Rachida Dati ن (@datirachida) March 27, 2021
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a, elle, estimé que «le parquet doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar».
«C'est cette gauche qui patauge dans l'islamo-gauchisme et la haine des blancs qui aspire à présider la première région de France ?», s'est interrogé son lieutenant, Jordan Bardella, lui-même candidat pour les régionales en Ile-de-France.
Le parquet doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 27, 2021
Il faut mettre fin à cette escalade raciste de la part d’une partie de l’extrême gauche qui s’affranchit de toutes les règles légales, morales et républicaines. MLP https://t.co/l2c6Ty3XOD
Audrey Pulvar, ancienne journaliste de 49 ans, a en revanche reçu le soutien à gauche de Jean-Luc Mélenchon. «Audrey Pulvar n'est pas raciste ! Elle a juste compris ce qu'est un groupe de parole», a estimé le chef de file de la France insoumise sur Twitter.
Audrey Pulvar n'est pas raciste ! Elle a juste compris ce qu'est un groupe de parole. Ceux qui se jettent sur elle, par contre, n'arrivent pas à cacher leur pente sexiste et discriminante. Le débat public s'effondre. Le PS va-t-il défendre sa candidate en Île-de-France ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 27, 2021