Révélations de Meghan: «Il est évident que le Royaume-Uni est un pays infiniment moins raciste que les États-Unis»

© AP Photo / Matt DunhamPrince Harry et Meghan Markle
Prince Harry et Meghan Markle - Sputnik Afrique, 1920, 19.03.2021
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L’interview inédite du prince Harry et de Meghan Markle avec Oprah Winfrey pourrait-elle avoir un impact sur la géopolitique des pays du Commonwealth dont la reine Elizabeth II reste le chef d’État? Analyse de John Laughland, historien et auteur, pour le Désordre mondial.

Veuillez nous excuser pour l’interruption momentanée de vos programmes habituels à base de conflits mondiaux, de malheurs économiques et de comptage quotidien de victimes du Covid-19, pour vous raconter l’histoire sordide d’un couple marié qui se plaint auprès d’une milliardaire.

Ce couple, qui s’est récemment émancipé de sa famille, accuse maintenant celle-ci de racisme, de coups de poignard dans le dos, d’insultes et d’avoir presque conduit l’un d’eux au suicide. Est-ce vraiment une question de première importance, que la Maison-Blanche et le Premier ministre du Royaume-Uni devraient commenter? C’est pourtant ce que la presse leur a demandé de faire. Cela ressemble-t-il à un événement auquel 17 millions d’Américains et des millions d’autres personnes dans le monde assisteraient de leur plein gré? C’est pourtant ce qui s’est passé.

Tout cela parce que l’on ne parle pas de personnes lambda, candidates à une émission de téléréalité, mais de la famille royale britannique. Et le couple en question n’est autre que Meghan Markle, ancienne actrice américaine devenue duchesse de Sussex, et son mari le prince Harry. Leur confidente? La célèbre productrice et animatrice américaine de talk-show Oprah Winfrey. 

Un acte grotesque de la part de membres de la famille royale la plus connue au monde? Peut-être. Mais qu’est-ce que ce psychodrame signifie sur le plan politique et historique pour la Grande-Bretagne? 

John Laughland, historien titulaire d’un doctorat de l’Université d’Oxford, enseignant dans des universités de Paris et de Rome, et auteur de huit livres, est catégorique, il a qualifié l’interview «répugnante».

«Ce que je trouve insupportable, ce sont les accusations de racisme contre la famille royale. La vérité c’est que si Meghan s’est mal entendue avec le Royaume-Uni ou avec la famille royale britannique, ce n’est pas parce qu’elle est de race mixte, c’est parce qu’elle est Américaine. Et le clivage entre les réactions d’une part aux États-Unis et d’autre part en Angleterre montrent qu’une différence cultuelle gigantesque existe des deux côtés de l’Atlantique. Sans doute y a-t-il du racisme en Angleterre, mais quand on compare ces deux pays, il est bien évident que le Royaume-Uni est un pays infiniment moins raciste que les États-Unis.» 

Mais l’interview risque-t-elle de porter atteinte au rôle ou à l’existence de la famille royale? L’historien n’y croit pas:

«S’il y a bien une institution qui est capable de s’adapter aux circonstances et d’évoluer avec elles, c’est la monarchie anglaise. Elle s’adapte à tout. La reine arrive à la fin du plus long règne de l’histoire britannique, elle est un modèle de devoir national et toutes les évolutions sociétales sont reflétées dans la famille royale anglaise.»
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