Des participants à une marche blanche à Nanterre pris à partie par des jeunes puis chargés par la police

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Rassemblement d'hommage à Guillaume T., Nanterre, le 11 février 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 21.02.2021
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Une foule s’est rassemblée sur le campus de Nanterre en plein couvre-feu pour rendre hommage à Guillaume, l’étudiant retrouvé mort dans sa chambre universitaire. Leur marche blanche a toutefois été interrompue par des voyous et la police.

Jeudi 18 février, à 18 heures, quelques dizaines de personnes se sont retrouvées devant le Crous de Nanterre (Hauts-de-Seine), bravant le couvre-feu pour rendre hommage à Guillaume, retrouvé pendu dans sa chambre le 9 février, relate Le Figaro étudiant.

Ils n’ont pas pu poursuivre leur marche blanche, d’abord interrompue par des jeunes de cité, puis par la police.

En sortant du campus, le cortège, flambeau en main, a fait face à des habitants agressifs vivant dans «les HLM d’à côté», comme les a décrit une femme citée par le quotidien. «Il n’est pas mort ici! Cassez-vous!», ont-ils lancé. Des étudiants ont tenté de leur parler pour apaiser les tensions, en vain. Ils ont dû revenir sur leurs pas.

À leur retour, des voitures de police stationnaient à l’entrée du site universitaire. Les forces de l’ordre «ont chargé la foule sans sommation», précise le journal. Les participants, des résidents du Crous et deux élus de la mairie, ont été verbalisés.

L’université réagit

Bien qu’il ne soit pas à l’initiative de ce rassemblement, le président de l’université Paris Nanterre Philippe Gervais-Lambony s’est indigné d’une telle présence policière pour s’en prendre à des étudiants endeuillés. «Cet événement de recueillement a donné lieu au déploiement de forces de police au sein de l’université, sans aucune consultation, information ni demande de la présidence de l’établissement», a-t-il écrit dans un communiqué.

«L'université Paris Nanterre exprime sa plus vive inquiétude face à ce déni de la franchise universitaire. Elle demande aussi l’annulation immédiate des amendes infligées», poursuit-il.

Détresse étudiante

En janvier dernier, Guillaume avait accusé l’élu local communiste Maxime Cochard et son compagnon de l’avoir violé il a y 2 ans, déclenchant une vague de témoignages via le hashtag #MeTooGay sur les réseaux sociaux. Deux semaines plus tard, il s’est donné la mort. M. Cochard a été mis en retrait par le Parti communiste mais a nié les faits reprochés.

Pour les étudiants de la résidence universitaire, la mort de Guillaume est également un symbole de leur détresse psychologique. «Après son décès, il y a des personnes qui ont tenté des choses du même ordre. Il y a des personnes ici qui sont suicidaires», témoigne l’un d’eux auprès du Figaro. « Nous sommes pauvres […] Avec le Covid, le campus est un peu vide. Nous sommes laissés-pour-compte», confie un autre.

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