Suicide de Guillaume T, à l’origine du hashtag #MeTooGay: il est nécessaire «de parler des violences sexuelles» – vidéo

© SputnikRassemblement d'hommage à Guillaume T., Nanterre, le 11 février 2021
Rassemblement d'hommage à Guillaume T., Nanterre, le 11 février 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 11.02.2021
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Un rassemblement en mémoire de Guillaume T., retrouvé pendu dans sa chambre d’étudiant le 9 février, s’est tenu sur le campus de l’université Paris-Nanterre. Le jeune homme, qui avait accusé un élu local parisien PCF de viol, était à l’origine du hashtag #MeTooGay sur les réseaux sociaux. Reportage.

Devant la résidence universitaire de Paris-Nanterre, une centaine de personnes sont venues rendre hommage à Guillaume T., cet étudiant qui a mis fin à ses jours dans sa chambre, mardi 9 février. Visages fermés ou en pleurs, les participants ont tenu à déposer des fleurs en bas de l’immeuble où la tragédie s’est déroulée.

​«C’était un camarade. Il était très drôle et très généreux, toujours là pour les autres. Il était très disponible»: au micro de Sputnik, Tao Chéret, ami de Guillaume, a des larmes dans la voix.

Il souligne que «ce rassemblement était nécessaire pour tous les proches», 24 heures après un rassemblement similaire devant le siège du parti communiste à Paris.

L’épineux dossier des violences sexuelles dans le milieu politique

Trois semaines auparavant, Guillaume T. avait accusé Maxime Cochard, conseiller communiste de Paris et son compagnon de l’avoir violé en octobre 2018. Cette déclaration avait suscité de vives réactions politiques et avait déclenché la vague de hashtags #MeTooGay sur les réseaux sociaux.

​Tao Chéret admet que «même si on ne voulait pas rendre ce rassemblement vindicatif, il a un enjeu politique». Il estime nécessaire «de parler des violences sexuelles, de l’attitude de la société vis-à-vis des viols, notamment, dans les organisations politiques.»

«Je tiens à préciser que je ne sais pas du tout si son suicide est lié à ça [aux violences sexuelles, ndlr], mais cet enjeu existe», ajoute M. Chéret.

​Le camarade de Guillaume T. décrit également «un garçon courageux» qui dans «plein de situations tendues» et lors des manifestations auxquelles il avait participé, «bravait les circonstances qui pouvaient faire peur.» D’après lui, ce courage était un trait de caractère important du jeune homme.

«[lancer le hashtag #MeTooGay, ndlr] était une chose fondamentale. Au moment de #MeToo, il n’y avait pas de place pour la prise de parole par les hommes, dans le contexte féministe», rappelle Tao Chéret.

Et surtout, pour l’étudiant, «grâce à la libération de la parole, il peut y avoir des avancées

Mais pour l’instant, saisis par l’émotion suscitée par la fin brutale de Guillaume T., ses amis observent une minute de silence pour lui rendre hommage.

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